Leur très « chère » Défense : Chars à vendre.30/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2074.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Leur très « chère » Défense : Chars à vendre.

D'habitude, ce sont plutôt des armements neufs que la France exporte. Cette fois, l'armée de Terre a l'intention de vendre, d'occasion, 120 de ses chars lourds Leclerc.

Mais mise en vente ne signifie pas marché conclu. Car ces chars, de conception relativement ancienne, semblent avoir un gros défaut aux yeux de clients potentiels telle l'Arabie saoudite : ils ne sont même pas climatisés. Du coup, il faut casser leur prix.

Aujourd'hui, un char lourd classe OTAN vaut, neuf, de 12 à 13 millions d'euros. Les Leclerc, dont la France se débarrasse à un million pièce, paraissent donc bradés. D'autant plus qu'on va les remettre aux normes avant de les vendre et qu'ils n'ont jamais vraiment servi. Quinze d'entre eux se trouvent au Liban depuis 2006, quelques-uns ayant fait un tour au Kosovo. Mais la grande majorité des 400 Leclerc n'a, et c'est tant mieux, jamais vu la guerre, sauf celle à laquelle joue l'état-major lors des grandes manoeuvres.

Ces joujoux sont hors de prix si l'on sait qu'à l'origine ces 400 engins ont coûté au budget de l'État, donc à la population, 9 millions pièce, soit plus de trois milliards d'euros au total, à quoi s'ajoutent l'entretien, 67 000 euros par an chacun, et la consommation de ces gouffres à carburant.

« On se rend compte aujourd'hui que 400 chars Leclerc ne représentent pas nécessairement l'équipement prioritaire de nos armées », a déclaré le ministre de la Défense. N'allez pas voir là une critique après coup d'une dépense guerrière. En fait, le ministre en laisse prévoir une nouvelle : il se fait l'écho des généraux qui estiment avoir désormais moins besoin de chars adaptés aux grands champs de bataille que de blindés plus maniables, et donc plus efficaces en milieu urbain.

L'armée veut renouveler ses chars et d'autres équipements, mais ceux qu'elle vise restent les mêmes : ce sont les populations des pays où l'impérialisme français maintient un ordre injuste. Mais, au fond, c'est aussi la population française elle-même, qui n'en finit pas de payer pour des dépenses d'armement aussi nuisibles humainement que socialement inutiles.

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