Smoby : Un patron sous les verrous...02/04/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/04/une2070.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Smoby : Un patron sous les verrous...

et des comptes qu'il faut contrôler

Jean-Christophe Breuil, l'ancien PDG du fabricant de jouets Smoby, déclaré en faillite et repris le 3 mars par son concurrent allemand Simba, a été mis en examen jeudi 27 mars pour, entre autres, " abus de biens sociaux ", " faux et usage de faux " et " blanchiment en bande organisée d'abus de biens sociaux ". Placé immédiatement en détention pour l'empêcher de communiquer avec d'autres personnes, il est passible de 10 ans de prison et de 750 000 euros d'amende.

Jean-Christophe Breuil est ce jeune PDG qui avait reçu en 2005, des mains de Chirac, le prix de l'audace pour avoir réussi à transformer l'entreprise familiale en numéro deux européen du jouet. Mais il a été aussi assez audacieux pour détourner l'argent de l'entreprise vers la Suisse, Hong-Kong et d'autres paradis fiscaux. La justice s'intéresse entre autres à une société, Effective Label, basée aux Caraïbes, qui achetait des jouets en Chine, les revendait à Smoby en prenant une commission de 6 % au passage mais qui n'apparaissait pas dans les bilans du groupe, alors qu'elle avait été créée en 1999 par Breuil...

On apprend aussi aujourd'hui que, juste avant son inculpation, Breuil venait d'acheter une société de jouets à Hong-Kong, son avocat expliquant : " Mon client a 37 ans et ne compte pas devenir chômeur. " Le chômage, il le réserve aux 578 ex-salariés de Smoby sur les 1 080 que comptait le groupe en France, que Simba a décidé de licencier, en ne reprenant que certaines activités de Smoby, et encore, sans s'engager au-delà de cinq ans.

Cette fois, la justice a mis son nez dans ces affaires douteuses, et l'audacieux PDG s'est retrouvé derrière les barreaux. Mais combien de patrons font la même chose, sans se faire prendre ? Combien continuent à jouer à une sorte de Lego financier, en achetant et revendant des sociétés partout où ils peuvent, tant que cela leur permet de faire de l'argent sur le dos des travailleurs ?

Alors, pour que les travailleurs ne soient plus les victimes des malversations patronales, ils devront eux-mêmes aller mettre leur nez dans les comptes des entreprises, pour contrôler ce que ces " gestionnaires " font des richesses produites et mettre le holà à leurs opérations frauduleuses.

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