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- Lutte ouvrière n°2070
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Hôpital Saint-Antoine - Paris 12e : L'embauche devient une urgence
Le feu couvait depuis quelques mois à l'hôpital Saint-Antoine : d'abord dans le service de néonatalogie de la maternité, puis de l'Orthopédie, enfin dans le service de médecine interne.
Le manque de personnel, les repos déplacés, la multiplicité des CDD aides-soignants, le glissement de tâches d'une catégorie à l'autre, les heures supplémentaires à tire-larigot, la mauvaise prise en charge des patients avec une augmentation de l'activité par rapport aux moyens mis en oeuvre a provoqué la colère du personnel dans ces services.
Des cahiers de revendications ont été établis en Orthopédie et en Médecine interne, suivis d'un certain nombre de réunions avec la direction. Celle-ci a alors promis du personnel, des fermetures de lits ponctuelles pour faire baisser la pression, le paiement de toutes les heures supplémentaires effectuées et des intérimaires.
Au bout de quelques semaines et quelques réunions, le personnel embauché n'a même pas suffi à remplacer celui qui partait, la réouverture de lits s'est faite pressante, et le paiement des heures supplémentaires ne réglait pas le problème. La seule solution pour obtenir satisfaction était donc de convaincre le reste de l'hôpital qu'il était temps de ne plus se laisser faire, que les problèmes étaient les mêmes partout et qu'il fallait le dire ensemble. Ces collègues et la CGT ont donc organisé une assemblée générale par mois rassemblant chaque fois un peu plus de monde, jusqu'à celle de la mi-mars qui a voté la grève pour le 18.
Comme toujours, la grève à l'hôpital, c'est compliqué, car en plus du service minimum permanent, la direction fait pression pour que tous les services, même ceux qui n'ont pas de caractère d'urgence, restent ouverts. Souvent, la grève est symbolique et se résume à se déclarer gréviste, même si on travaille, à distribuer des tracts aux autres collègues, à poser des banderoles aux fenêtres, à faire des tours de l'hôpital en faisant du bruit pour inviter les autres à descendre, à bousculer des réunions institutionnelles, à tenir un piquet de grève, des assemblées générales, des manifestations...
Cependant la pression mise sur la direction a permis d'obtenir l'engagement de titulariser 28 CDD aides-soignants, sur plus de 200 toutes catégories confondues qui font fonctionner l'hôpital. De plus, une commission d'embauche pour une vingtaine d'agents va être mise en place, ce qui n'était pas prévu.
Enfin, mardi 1er avril, c'est un gros cortège dynamique qui a quitté l'hôpital Saint-Antoine pour aller en manifestation à l'Hôtel de Ville, puisque le président du Conseil d'administration de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris n'est autre que le maire de Paris. En traversant la place de la Bastille, c'est sur l'air de la Carmagnole qu'on a réclamé à nouveau des embauches, pour récupérer au moins ce qu'on a perdu depuis dix ans. Un des médecins présents à la manifestation a rappelé qu'il y a 15 ans il y avait 1 100 lits ouverts à Saint-Antoine et qu'il n'y en a plus que 600 aujourd'hui.
Une délégation composée des représentants syndicaux, y compris de syndicats de médecins, a été reçue par des élus PCF de la Ville de Paris, qui ont promis de poser le problème de l'hôpital Saint-Antoine au prochain conseil municipal, le 21 avril. Les problèmes ne sont pas réglés et les grévistes sont bien décidés à continuer leur mouvement et à l'amplifier, pourquoi pas par une manifestation de toute l'AP-HP, comme cela a été envisagé au retour de la délégation ?