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- Lutte ouvrière n°2070
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Leur société
Faute d'augmenter le nombre d'HLM,, Boutin veut diminuer celui des locataires
La ministre du Logement, Christine Boutin, prépare un projet de loi qui pourrait réduire fortement le nombre de personnes pouvant accéder aux HLM. Le projet prévoit en effet une réduction des plafonds de ressources qui permettent de postuler à une HLM et une importante augmentation des surloyers appliqués aux personnes dépassant ces plafonds.
En ce qui concerne la réduction des plafonds, le ministère se garde d'avancer un chiffre précis, mais un récent rapport de la Cour des comptes sur la gestion du parc locatif social suggérait de les abaisser de 40 %. Si tel était le cas, le nombre de personnes ayant le droit de postuler à un logement social serait divisé par deux et bon nombre de smicards n'auraient plus accès à une HLM, sans avoir pour autant les moyens de se loger dans le parc privé, vu les loyers pratiqués.
Le sort des personnes à revenu modeste ne serait guère plus enviable si la baisse était " limitée " à 30 % comme le suggèrent certains proches de Sarkozy ou Fillon. Selon cette hypothèse, un célibataire aux ressources dépassant 1 374 euros par mois en Ile-de-France, ou 1 185 euros dans les autres régions, ne pourrait plus prétendre à une HLM.
Quant à la question des surloyers, elle permet d'entretenir la démagogie selon laquelle le logement social profiterait à des gens aisés, et pas aux personnes en ayant vraiment besoin. En fait 1 % seulement des locataires de HLM dépassent de 50 % et plus les plafonds de ressources actuels, fixés par exemple pour un couple avec deux enfants à 4 591 euros par mois à Paris et 3 308 euros en province. Il n'empêche que les services de Boutin planchent sur une importante augmentation des surloyers, qui pourraient être multipliés par huit dans certains cas.
Voilà apparemment comment Sarkozy et ses ministres comptent régler le problème de la crise du logement qui frappe de plus en plus les milieux aux revenus modestes : non pas en accélérant les mises en chantier de logements sociaux mais en réduisant le nombre de ceux qui pourront prétendre à la location d'une HLM ; quitte à jeter à la rue une partie de ceux qui en bénéficient déjà.