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- Lutte ouvrière n°2069
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Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) : Week-end houleux à Cap 3000
Au restaurant Le Grill, dans le centre commercial Cap 3000 près de Nice, les travailleurs continuent l'occupation commencée il y a quinze jours. Ils demandent des conditions convenables de compensation et d'emploi lors de la fermeture programmée et du licenciement des 55 salariés de l'ensemble des trois établissements, La Frégate, La Pizzeria et Le Grill. Ceux-ci appartiennent en fait à la famille Mulliez, propriétaire aussi d'Auchan et de Flunch, dont les profits ont été très importants cette année encore.
Les travailleurs veulent obtenir l'équivalent de trois années de salaire pour avoir éventuellement le temps de retrouver un travail sans se retrouver très rapidement dans la misère.
L'occupation s'est donc poursuivie, ponctuée par une manifestation quotidienne à l'heure de midi. Nous avons distribué des tracts, fait signer une pétition de soutien qui a obtenu près de 8 000 signatures. Non sans quelque danger puisque le samedi 15 mars, alors que nous manifestions à l'entrée du parking, un automobiliste qui ne devait pas apprécier notre grève a foncé sur nous en voiture, blessant un de nos camarades au genou.
En réponse à la lettre de licenciement que nous avons tous reçue, nous avons de nouveau manifesté à une entrée du parking le samedi 22 mars. La poursuite de l'occupation du restaurant a été décidée pour le week-end de Pâques. Mais alors que, attablés à une vingtaine, nous entamions le week-end en fêtant notre lutte, la direction a fait couper l'eau et l'électricité du restaurant et cadenasser l'entrée sur la galerie. À l'heure de la fermeture du centre commercial pour le week-end, de nombreux vigiles que nous n'avions jamais vus se mettaient en place aux issues de secours. Il s'agissait d'empêcher de rentrer dans le restaurant, pour que les occupants ne puissent pas se relayer ni avoir de l'aide de la part des grévistes de l'extérieur.
Vers deux heures du matin, quelques-uns d'entre nous se portaient volontaires pour rester dans les lieux, tandis que les autres sortaient avec pour mission de rallier le maximum de monde pour le mardi, afin de manifester contre les pratiques de la direction, faire libérer les occupants restés sur place et faire entendre à nouveau nos revendications.
Mardi 25 mars, dès 7 heures du matin l'huissier et le grand chef étaient présents dans la galerie marchande. La direction faisait peindre en blanc la vitrine du restaurant, comme cela se fait avant travaux pour masquer l'intérieur. Mais une centaine de personnes, des salariés du restaurant, des proches, de la famille et des salariés d'entreprises de Nice, à l'appel de la CGT, se retrouvaient en manifestation devant Le Grill, dont la chaîne sautait. Un pique-nique était organisé joyeusement devant le restaurant, sous le regard favorable des nombreux chalands.
Qu'un groupe de la dimension du groupe Auchan-Flunch, aux profits florissants, se permette de jeter à la rue avec 1 500 euros des salariés dont le travail a contribué à sa fortune, est scandaleux. Ceux-ci sont bien décidés à ne pas se laisser faire et, quoi qu'il en soit, ils continuent.