Une professeur de lettres-histoire du lycée professionnel Arthur-Rimbaud est convoquée le 2 avril devant le conseil de discipline " pour une sanction pouvant aller jusqu'au licenciement pour insuffisance professionnelle ".

Enseignant depuis vingt et un ans à l'Éducation nationale, titularisée en 1999, elle n'a commis aucune faute professionnelle. Mais à la suite de deux rapports d'inspection défavorables, dans deux classes difficiles de seconde BEP, le rectorat envisage son licenciement.

Agée de 62 ans, cette enseignante souhaiterait évidemment profiter d'une retraite bien méritée, mais elle ne dispose pas d'une ancienneté suffisante pour obtenir la retraite de la fonction publique et souhaite donc, comme elle en a le droit, continuer sa carrière.

Reçue en entretien au rectorat, le 12 mars, elle a indiqué qu'elle acceptait d'exercer une autre fonction, sans perte de salaire, en attendant de prendre sa retraite. Mais la responsable des ressources humaines a traité avec mépris sa proposition en lui demandant : " Mais qu'est-ce que vous savez faire ? "

Le lendemain, un point d'information était prévu à la récréation au lycée. La trentaine d'enseignants présents, apprenant avec stupéfaction la menace sur leur collègue, ont aussitôt décidé de ne pas prendre les élèves, faisant grève et faisant circuler une pétition, signée à la quasi-unanimité du personnel. Des témoignages de soutien ont été écrits par plusieurs collègues, des communiqués ont été envoyés à la presse, et une nouvelle action de soutien a été prévue pour le 2 avril, jour du conseil de discipline.