La fonderie du Châtelet est connue à Redon pour ses bas salaires et ses conditions de travail dignes d'un autre âge. On y produit essentiellement des pièces de freins pour l'automobile. Dans la presse locale, la direction se vante des nouveaux investissements qui visent à remplacer les machines, qui datent de 1968, et des 54 embauches que cela devrait occasionner. La production devrait ainsi passer de 20 000 à 36 000 tonnes par an d'ici quatre ans.

Cependant, dans cette entreprise de 210 salariés, on n'a pas encore vu d'embauches depuis cette annonce, alors que les aides des collectivités locales, elles, ne se sont pas fait attendre : la communauté de communes de Redon, le Conseil général et le Conseil régional avancent chacun 200 000 euros gratuitement. Par contre, depuis un mois, l'équipe des fours fait des journées de douze heures, à manier le marteau-piqueur pour préparer l'arrivée des nouvelles machines, et cela bien sûr ne paraît pas dans la presse.

En décembre dernier, les ouvriers de cette équipe avaient débrayé quelques heures et obtenu 150 euros de prime de chaleur mensuelle. Et puisqu'il y a de l'argent pour de nouvelles machines, il y en a sûrement aussi pour augmenter les salaires et embaucher.