Au collège Louise-Michel de Clichy-sous-Bois, pourtant classé " ambition réussite ", nous avons eu connaissance avant les vacances de février de la baisse des moyens attribués à l'établissement pour l'année prochaine : quatre classes supprimées et sept postes d'enseignants en moins sur cinquante-cinq, et baisse des horaires de français en cinquième et en quatrième. Pour protester contre ces mesures, les enseignants avaient fait une journée de grève avant les vacances de février et décidé de s'adresser aux parents d'élèves pour les informer de la situation.

Le 10 mars, lundi de la rentrée, une vingtaine de parents sont venus à la réunion. Indignés et inquiets des mesures annoncées, ils décidèrent d'organiser une journée " collège désert " pour la semaine suivante.

Elle fut particulièrement réussie, puisqu'il y avait à peine une quinzaine d'élèves (hors sections professionnelles) présents dans l'établissement. Ce fut aussi l'occasion de rencontrer les parents d'élèves. Une lettre conjointe fut envoyée à l'inspection d'académie pour réclamer la réouverture de deux classes et le rétablissement des horaires de français. Mardi 18, la journée de grève nationale fut bien suivie, et les parents décidaient de continuer l'opération " collège désert " au moins jusqu'à la venue de l'inspection, annoncée pour le lendemain. Celle-ci ne proposant que la création d'un poste d'assistant pédagogique, les parents reconduisirent leur action.

Tous les jours, ceux-ci sont présents à la grille du collège, pour affirmer leur soutien aux enseignants. Peu à peu, l'idée d'étendre la mobilisation aux autres établissements de Clichy fait son chemin.

Une visite a été rendue au lycée Alfred-Nobel, lui aussi touché par les suppressions de postes et la réforme des bacs professionnels.

Les deux établissements ont décidé ensemble d'appeler à une réunion publique à Clichy le mardi 25 mars pour dénoncer les mesures d'économies du gouvernement.