Une fois de plus, il ne fait pas bon vivre dans la zone d'activité du groupe Total. Dimanche 16 mars, en fin de journée, une fuite de fioul lourd a été détectée dans les tuyaux d'une ligne d'approvisionnement, à la sortie de la raffinerie Total de Donges, en Loire-Atlantique, lors du chargement d'un pétrolier.

Avant qu'elle ne soit arrêtée, cette fuite s'est traduite par le déversement d'au moins 400 tonnes, aux dires de Total, de ce produit pétrolier dangereux, utilisé par les navires comme carburant. Les berges, l'estuaire de la Loire, l'avant-port de Saint-Nazaire pollués, les côtes de Paimboeuf constellées de boulettes, tels ont été les premiers sites rapidement touchés. Dans une zone écologiquement sensible, où vivent de nombreuses espèces animales, les habitants et les associations, excédés, ont immédiatement dénoncé dans cette nouvelle pollution - la troisième en quelques années - la responsabilité entière du groupe pétrolier.

Total ne nie d'ailleurs pas. Tout en admettant que ce déversement est plus grave que les deux dernières pollutions causées dans le même secteur, le groupe se présente en blanche colombe qui a tout fait pour réparer les dégâts. Pourtant, Borloo lui-même, le ministre de l'Environnement venu observer la dernière marée noire en date, a jugé la réaction de Total " un peu lente, apparemment ".

Et parmi les riverains, pêcheurs professionnels, associations de défense de l'environnement, beaucoup s'indignent de ce que le groupe aux 13 milliards de profits n'ait pas eu le scrupule d'en dépenser quelques miettes pour surveiller et entretenir suffisamment des installations à risque comme celles du quai de chargement de Donges. Et les excuses présentées par Total, lors d'un communiqué, pas plus que son engagement à payer les frais de nettoyage, n'épongeront probablement pas la colère des habitants des zones polluées.