À la suite de plusieurs suicides dans les usines du groupe, la direction de Peugeot-Citroën a commandé à un cabinet indépendant une enquête sur le stress. Après avoir interrogé 3 500 salariés sur les sites de Sochaux, Mulhouse et Vélizy, ce cabinet a conclu que 19,8 % d'entre eux, soit un salarié sur cinq, se trouvent en situation qualifiée par les médecins " d'hyperstress ", pouvant entraîner des troubles pour la santé. Selon le médecin du cabinet, l'enquête montre également que les ouvriers (22,6 %) sont plus souvent victimes de cette pression que les cadres (15,40 %), ce qui n'est pas vraiment surprenant.

Quant à Vergne, le directeur des ressources humaines du groupe PSA, il dit avoir analysé les causes de ce stress ; il y voit notamment la peur de commettre des erreurs ou la nécessité de s'adapter sans cesse. Les causes réelles, connues et même évidentes de ce problème que sont la course à la productivité et la surcharge des postes de travail, les pressions de la direction et de l'encadrement, la précarité des emplois, tout cela ne semble pas l'effleurer.

En fait, il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre : la direction fait semblant de se pencher sur la question, mais n'a aucune intention de revenir sur sa politique, pourtant responsable de cet état de stress et de ses conséquences dramatiques pour la santé, et parfois la vie, des salariés.