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- Lutte ouvrière n°2068
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Jabil - Meung-sur-Loire (Loiret) : Grève pour les salaires
Les 300 ouvriers de la production de l'usine Jabil de Meung-sur-Loire qui compte 540 salariés (dont 40 intérimaires) sont en grève depuis le vendredi 14 mars. Ils revendiquent 50 euros d'augmentation de salaire.
L'usine Jabil (ex-Valeo) produit des cartes électroniques principalement pour le secteur automobile. La plupart des 300 travailleurs, dont de nombreuses femmes, sont payés à peine au-dessus du smic et travaillent en 3x8.
Lorsqu'en octobre 2005, l'usine s'est agrandie avec la mise en place d'une plate-forme logistique de 9 500 m², le président (UMP) du conseil général du Loiret est venu en fanfare avec la direction à l'inauguration, tous se réjouissant que le groupe Jabil occupe une position de leader mondial pour la co-traitance électronique. Mais comme tous les grands groupes, il occupe aussi la place de leader en matière de bas salaires.
Aussi, quand les travailleurs ont eu connaissance que le directeur ne cédait que quelques miettes lors de négociations salariales avec les syndicats, la réaction a été la colère. C'est d'abord une quarantaine de travailleurs qui se sont regroupés et qui ensuite, avec les délégués, ont entraîné l'ensemble des ouvriers.
Des piquets de grève ont été organisés devant l'usine avec l'inter-syndicale CGT-CFDT-FO, bloquant l'entrée des camions. Mardi 18 mars à midi, le directeur est sorti faire un discours aux grévistes. N'innovant pas en ce domaine, il est venu geindre, accusant les travailleurs de mettre l'usine en péril et faisant le chantage à la délocalisation en Chine. Personne ne lui a répondu, des travailleurs étant d'ailleurs occupés à préparer le repas au barbecue et à faire des sandwiches ! Le directeur est donc reparti comme il était venu. Et là, les langues se sont déliées : " On n'allait quand même pas faire brûler les merguez à cause de lui. Il se fiche de nous. Ils font des profits énormes et ne peuvent même pas nous augmenter de 50 euros. C'est ignoble ". Certains travailleurs concluaient : " Il va falloir que cela cesse, et que tout le monde du travail s'y mette ". À suivre.