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Dans les entreprises
Stations de sports d'hiver : Les saisonniers veulent vivre toute l'année
Samedi 1er mars, des centaines d'employés des stations de sports d'hiver de Tarentaise, de Maurienne et de Haute-Savoie ont manifesté dans les rues d'Alberville.
Leur mouvement s'est prolongé le lendemain par des débrayages dans les remontées mécaniques de nombreuses stations. Au coeur de leurs revendications, il y a la protestation contre la remise en cause de leur système d'assurance chômage.
En janvier 2006, trois syndicats (CFDT, CFTC et CGC) ont en effet signé avec le Medef (représenté par un certain Denis Gautier-Sauvagnac !) une convention qui réduit encore plus la possibilité pour ces travailleurs de toucher le chômage durant la morte saison. Jusqu'à présent les saisonniers, qui sont au nombre de 1,5 à 2 millions en France, se voyaient déjà appliquer un mode de calcul pénalisant. Ainsi un saisonnier qui ne travaille en moyenne que les trois quarts de l'année n'a droit, le reste du temps, qu'aux trois quarts de l'allocation accordée à un chômeur classique ; ce qui ne fait pas grand-chose vus les salaires de misère des saisonniers. Mais la nouvelle convention Unedic a encore aggravé leur situation : après trois périodes d'indemnisation, le saisonnier perd ses droits au chômage. Comme le faisait remarquer un militant de la CGT, " dès la fin de l'année, c'est la quasi-totalité des 75 000 saisonniers de la région Rhône-Alpes qui ne seront plus indemnisés ".
Or, dans certaines régions, à la montagne ou sur les côtes, les salariés n'ont pas d'autre choix que le travail saisonnier. En Tarentaise, par exemple, 75 % des offres d'emploi sont de ce type.
C'est aux employeurs qui dans l'hôtellerie, le tourisme, le commerce ou la restauration profitent de cette main-d'oeuvre d'en payer le prix, y compris en les indemnisant décemment pour les périodes de morte saison !