Lundi 3 mars, les assistantes maternelles de Marseille se sont retrouvées à près d'une soixantaine devant la mairie centrale de la ville. Elles sont en colère contre leurs salaires indécents et ne veulent plus dépendre d'une association, mais être réintégrées dans le personnel municipal.

Les assistantes maternelles accueillent des enfants chez elles, en collaboration avec des crèches pour assurer à ces tout-petits une part de vie en collectivité. Elles effectuent neuf heures de travail par jour mais, comme elles le font chez elles, deux heures trente seulement leur sont payées pour chaque enfant, à 2,37 euros net de l'heure. La prime d'entretien prévue pour les divers frais occasionnés pour les enfants (lavage, nourriture, etc.) ne couvre même pas les dépenses. Peu importe aussi qu'un parent soit obligé de déposer un enfant plus tôt ou le récupère en retard, il n'y a pas d'heures supplémentaires. Quand les enfants sont en vacances ou que leurs parents les gardent, les assistantes maternelles ne touchent rien.

Ces assistantes dépendaient jusque dans les années 1990 de l'oeuvre municipale des crèches, puis la municipalité les a placées sous la direction d'une association, Marseille Enfance, et depuis leur situation n'a cessé de se dégrader. Alors qu'il manque à Marseille près de 5 000 places en crèche, cette association n'a pas embauché depuis 1995 et les assistantes maternelles qui étaient plus de 400 il y a vingt ans ne sont plus que 120 aujourd'hui. Celles qui restent n'en peuvent plus.

La manifestation ponctuée de revendications et de sons de corne a duré deux heures, devant la mairie qui gardait portes closes, avant que les assistantes maternelles lèvent le siège. Elles sont bien décidées à continuer.