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Leur société
Lessives : C'est pas la transparence
Neuf fabricants de produits d'entretien sont soupçonnés par le Conseil de la concurrence d'entente illicite depuis 2004. L'affaire n'est pas nouvelle, puisque l'enquête est menée depuis janvier 2006.
Ainsi, les géants de ce secteur que sont Procter & Gamble, Colgate-Palmolive, Johnson & Son, Sara Lee ou encore Unilever, Henkel, Reckitt-Benckiser, etc. se seraient téléphoné régulièrement et auraient tenu, depuis 2004, des " réunions secrètes " pour s'échanger des informations sur les prix ou encore des études de marché. L'autorité française de la concurrence, qui dépend du ministère de l'Économie, aurait même relevé que ces sociétés avaient tenté, en 2004, d'éviter ensemble d'avoir à payer les baisses de marge voulues par le ministre de l'époque, un certain Sarkozy.
Mais si le gouvernement a réagi, par la voix de son porte-parole, il ne l'a fait que par des formules vagues et qui n'engagent à rien, du genre : " Si les pratiques d'entente sont avérées (...) ce sera très fortement sanctionné ", ajoutant que, " la politique du gouvernement est d'être extrêmement vigilant pour des hausses de prix qui seraient anormales. "
Or ce genre de pratique est courant dans le monde des affaires. Pour ne citer que des cas récents, en décembre dernier, trois distributeurs dont Carrefour, ainsi que cinq fabricants de jouets étaient épinglés pour " entente illicite " sur les prix des jouets de Noël et, en mars 2007, les quatre géants du secteur des ascenseurs étaient condamnés pour s'être partagé le marché de la maintenance. Les déclarations du porte-parole du gouvernement sur les cartels ne masquent pas le fait que ce type de fonctionnement est fort ancien puisque les premières lois anti-cartel datent de la fin du XIXe siècle. Avec une efficacité, comme on voit, plus que douteuse.
La multiplication des cas " d'ententes " sur les prix démontre que, dans une économie dominée par des trusts qui contrôlent des secteurs entiers de la production et de la distribution, le secret des affaires est là pour protéger les intérêts de ces trusts, contre les consommateurs.