Hôpital Trousseau - Saint-Avertin (Indre-et-Loire) : Les Urgences explosent07/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2066.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Trousseau - Saint-Avertin (Indre-et-Loire) : Les Urgences explosent

En 2003, les Urgences de médecine et de chirurgie ont été regroupées à Trousseau. Depuis, les problèmes de sous-effectif n'ont cessé de s'accentuer.

Actuellement, une centaine de personnes doivent gérer 47 000 passages par an. Le manque de lits dans les services de médecine, l'augmentation du recours aux urgences pour des personnes de plus en plus âgées font que de plus en plus de patients restent plus de 24 heures aux urgences. Ainsi, le service s'est transformé en service de médecine alors que le personnel n'est pas prévu pour assurer en plus de l'accueil, les soins de nursing, les repas, la surveillance, etc. Le sous effectif décrit par les collègues est tel qu'il ne permet pas d'assurer la sécurité des patients, régulièrement laissés seuls sans surveillance parfois pendant plusieurs heures, d'éviter l'agressivité à l'accueil exacerbée par des heures d'attente et par le fait que personne n'a le temps de donner des nouvelles aux familles.

Depuis le mois de décembre, la direction a été interpellée plusieurs fois par le personnel de nuit et de jour. Après lui avoir laissé largement le temps de réfléchir mais recevant toujours des réponses insuffisantes - une personne en plus la nuit de temps en temps, en attendant une mission d'inspection pour revoir l'organisation du service - le personnel exaspéré a décidé de partir en grève le lundi 25 février.

Depuis le début, l'équipe de nuit, très remontée, s'est organisée pour se faire entendre, prévenir les syndicats et convaincre l'équipe de jour de poser leurs problèmes en même temps pour rester solidaires face à la direction. C'est donc une équipe soudée qui s'est retrouvée devant la direction pour exposer toutes ses difficultés de prise en charge des patients. Comme ils l'ont répété, on a beau tourner cela dans tous les sens, il manque 25 postes pour pouvoir assurer correctement les soins sans mettre en jeu la sécurité des patients ou leur santé.

À cela, la direction répond : 25 postes, c'est un million d'euros, nous ne les avons pas et n'oubliez pas que le CHU a déjà un déficit de 5 millions d'euros Un discours qui ne passe plus. La direction tente aussi de les diviser en leur demandant de choisir des priorités parmi les 25 postes demandés car selon elle c'est trop. Mais il n'en est pas question, tellement les problèmes sont insolubles. En effet, pourquoi choisir entre un poste infirmier ou un renfort d'aide soignant ? Le premier est complètement indispensable. Quant aux aides soignants, ils ne veulent plus continuer à brancarder seuls les patients dans les kilomètres de couloirs, où ils ne peuvent assurer leur sécurité. Tous en ressortent épuisés, avec des problèmes de dos...

Depuis, le personnel s'organise. Aux rendez-vous quotidiens, des équipes se sont constituées pour aller diffuser des centaines de tracts et discuter avec l'ensemble du personnel dans les différents établissements du CHU. Une pétition et un tract à la population circulent maintenant aux mains des équipes qui partent sur des marchés de l'agglomération.

Lors de la réunion de négociation du mardi 4 mars, la direction générale n'a proposé que 5 postes et demi sur les 25 demandés... et un audit dont on n'aura pas les conclusions avant la fin de l'année !

Les grévistes ont immédiatement tout rejeté et poursuivent leur grève pour obtenir les postes indispensables qu'ils demandent. Cela fait des mois que la direction a laissé pourrir une situation qui ne pouvait que devenir explosive. Voilà qui est fait.

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