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- Lutte ouvrière n°2065
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Leur société
Travailleurs sans papiers : Promesses de régularisations et réalités des expulsions.
Le gouvernement refuse toujours de régulariser tous les sans-papiers vivant en France, et cela même s'ils travaillent ici depuis des années, payent cotisations sociales et impôts, même s'ils ont une famille et des enfants scolarisés. Sarkozy exige pour 2008, 26 000 expulsions, mécontent qu'en 2007 il n'y en ait eu que 24 000 !
Depuis juillet 2007, une circulaire demande aux patrons de vérifier auprès des préfectures la validité des titres de séjour des travailleurs étrangers qu'ils emploient, avec menace de sanctions pour ceux qui continuent d'employer des sans-papiers. Conséquence : la CGT et le Gisti (Groupe d'information et de soutien des immigrés) signalent que, depuis la publication de cette circulaire, des centaines de travailleurs sans papiers se sont présentés dans leurs permanences pour dénoncer leur licenciement brutal et sans indemnités.
Pourtant, une autre circulaire du 7 janvier 2008 (publiée dans le cadre de la loi Hortefeux sur l'immigration " choisie ") prévoit que les employeurs peuvent demander la régularisation de leurs salariés sans papiers. Mais l'employeur doit aussi s'engager à embaucher officiellement en CDI ces salariés, avec des contrats de travail et des payes réglementaires. Bien que les salariés sans papiers soient estimés à 300 000, pour le moment, on ne signale pas de bousculades de patrons aux guichets des préfectures !
Face aux licenciements expéditifs et aux réticences des employeurs pour demander ces régularisations, des travailleurs sans papiers s'organisent. Après la lutte de plusieurs semaines, durant l'été 2007, des 68 salariés de Buffalo Grill, d'autres luttes ont eu lieu. Dernièrement, après quelques jours de grève médiatisée, des cuisiniers du restaurant La Grande Armée ont obtenu leur titre de séjour.
La CGT et les associations de défense des sans-papiers mettent en gardent, à juste titre, tous ces travailleurs : des démarches individuelles peuvent se transformer en piège, aussi il ne faut agir et réclamer que collectivement. Car ces régularisations au cas par cas dépendent du bon vouloir des préfets, elles sont faites en fonction des besoins professionnels des régions et... des quota d'expulsions à remplir ! Il faut se souvenir qu'en juin 2006, si plus de 30 000 familles, ayant des enfants scolarisés, avaient déposé des dossiers de demande de régularisation, seulement 6 924 ont été acceptées, les autres restant fichées, à la merci de la police.