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- Lutte ouvrière n°2065
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Dans les entreprises
Magasin Leclerc Le Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) : Non au licenciement d'un délégué !
Vendredi 22 février, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant le magasin Leclerc du Kremlin-Bicêtre à l'appel des syndicats CGT, CFDT et CAT (syndicat du commerce). Elles protestaient contre le licenciement de Christian Biango, employé au libre-service du magasin depuis six ans et délégué syndical CGT.
La direction a pris prétexte d'un tract qui rendait compte du mépris avec lequel celle-ci avait traité les négociations annuelles obligatoires fin janvier. Elle accuse Christian Biango de propos " virulents et irrespectueux " parce qu'il avait écrit que " la direction fait un bras et un doigt d'honneur aux salariés ", ce qui n'était pour la CGT qu'une image et non pas une attaque personnelle.
Il est plus difficile de licencier un délégué syndical qu'un simple travailleur. La direction doit avoir pour cela l'accord du Comité d'entreprise... ce qu'elle a obtenu grâce à trois élus " sans étiquette ", l'élue CGT ayant voté contre. La direction cherche maintenant à obtenir l'autorisation de l'Inspection du travail, qui devrait quant à elle mener une enquête dans l'entreprise. La direction a en outre déposé une plainte en diffamation contre le délégué.
Pour tout le monde il est clair que la direction a trouvé un prétexte pour tenter de se débarrasser d'un militant qui avait créé la CGT dans le magasin, malgré les difficultés et les obstacles que les directions des grandes surfaces opposent à l'activité syndicale. Leclerc voudrait faire taire ainsi toute revendication du personnel, mais Christian Biango et les collègues qui le soutiennent ne comptent pas se laisser faire.
Au rassemblement, il y avait les syndicats CGT, CFDT et SUD, des travailleurs et des clients du magasin et des militants du PCF, de LO, de la LCR et du PS venus apporter leur soutien... ainsi que des huissiers, une avocate et une société de vigiles, sans doute là pour tenter d'impressionner.
Les prises de parole ont rappelé que la vraie violence vient d'une direction qui fait subir aux employés des conditions de travail inacceptables : les temps partiels imposés, les heures supplémentaires non payées, le manque de personnel, des salaires au smic. La CGT avait d'ailleurs revendiqué lors de ces négociations des primes d'ancienneté, de vacances ou de rentrée scolaire ainsi que des augmentations de salaire, auxquelles la direction avait opposé un refus catégorique.
Alors que Leclerc est une entreprise qui fait des bénéfices, tout le monde pouvait ironiser sur les banderoles publicitaires dans le genre " Du pouvoir d'achat pour vous tout de suite ", " Leclerc serre les prix ", alors qu'il serre surtout les salaires et tente d'étouffer toute contestation.
Et la mobilisation continue pour empêcher le licenciement de Christian Biango.