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- Lutte ouvrière n°2065
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Editorial
Élections municipales : Infliger au gouvernement de droite le désaveu qu'il mérite.
L'enquête que vient de publier 60 millions de consommateurs ne fait que confirmer la hausse explosive des prix que tout un chacun constate en faisant son marché. Les hausses les plus fortes concernent des produits alimentaires de base comme les pâtes ou les produits laitiers : 45 % pour les spaghettis, 40 % pour les yaourts, 44 % pour le jambon blanc, et tout cela en deux mois seulement. On nous parle de l'augmentation des prix des matières premières mais, s'agissant de certains produits de base comme le blé, il s'agit déjà de hausses provoquées par des achats spéculatifs de grands groupes capables de peser sur les marchés internationaux.
Mais il n'y a pas que cela. Les matières premières n'entrent souvent que pour une petite part dans le prix final. Les paysans producteurs de fruits et de légumes ou les éleveurs de porcs dénoncent l'écart considérable entre les prix auxquels l'industrie alimentaire ou les grandes chaînes achètent leurs produits et les prix auxquels elles les vendent. Les grandes entreprises de l'agro-alimentaire, les Danone, Nestlé et les charcuteries industrielles, ou les grandes chaînes de distribution se servent de la situation pour accroître leurs marges et leurs profits au détriment des consommateurs. Et, pour ne parler que de ces hyper ou supermarchés qui monopolisent de plus en plus le commerce de détail et qui augmentent leurs prix, ils paient en même temps des salaires misérables à leurs employés, comme l'a rappelé la récente grève du personnel de ces grandes surfaces.
Les bénéfices de ces sociétés battent record sur record, en exploitant leur propre personnel et en grugeant les consommateurs. Les travailleurs sont pressurés des deux côtés, en tant que salariés qui ne sont pas maîtres de leurs revenus, et en tant que consommateurs.
Voilà pourquoi la majorité travailleuse de la population s'appauvrit pendant que les profits s'envolent et que les riches s'enrichissent toujours plus.
Autant dire que, si Sarkozy chute dans les sondages, c'est moins à cause des frasques de sa vie privée ou publique qu'en raison du gouffre entre ses rodomontades de " président du pouvoir d'achat " et la réalité de l'écroulement du pouvoir d'achat.
Ces grands groupes capitalistes de l'agro-alimentaire, de la distribution ou autres se passent de Sarkozy pour imposer leur loi à toute la société et pousser les salariés, les retraités et les chômeurs vers l'appauvrissement et, de là, vers la misère. Mais Sarkozy comme sa clique sont des exécutants serviles de ces grands groupes.
Pour changer les choses, pour faire reculer le patronat et ses valets politiques du gouvernement, il faudra des luttes sociales importantes, explosives et qui, en entraînant la majorité des travailleurs, pourraient faire peur au grand patronat, mais vraiment peur.
Aucune élection, pas plus les municipales qu'une autre, ne peut remplacer la contre-offensive du monde du travail pour changer le rapport de force entre les travailleurs et le patronat.
Mais ces élections offrent au moins une occasion de désavouer Sarkozy et la politique que mène la droite. Écarter la droite d'un maximum de mairies ne résoudra pas les problèmes essentiels des salariés, ni la baisse du pouvoir d'achat, ni le chômage. Mais ce sera, au moins, une sanction pour le pouvoir et ses flagorneurs serviles.
Lutte Ouvrière présente des candidats à ces élections municipales dans un grand nombre de villes, sur des listes Lutte Ouvrière ou sur des listes d'union. S'ils sont élus, ils seront dans les Conseils municipaux les représentants des intérêts sociaux et politiques des travailleurs, des chômeurs, des retraités et des plus démunis. Ils soutiendront toutes les mesures qui vont dans le sens de ces intérêts et s'opposeront aux mesures qui leur sont préjudiciables. Ils utiliseront leur mandat pour faire renaître les traditions de solidarité des classes populaires.
Arlette LAGUILLER.
Éditorial des bulletins d'entreprise du 25 février.