À Corbeil (Essonne) : La grève s'étend.27/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2065.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

À Corbeil (Essonne) : La grève s'étend.

À la Snecma de Corbeil aussi, le mécontentement était grand et jeudi 21 février, après la signature par deux syndicats minoritaires d'un accord salarial particulièrement défavorable aux salariés, si certains avaient eu une baisse de moral, celle-ci n'a pas duré. En effet, dès le lendemain, le moral repartait grâce à la venue, à plus de 250, des grévistes de Gennevilliers, pour appeler à rejoindre le mouvement pour les 150 euros pour tous. La revendication était aussitôt adoptée, d'autant qu'à Corbeil un certain nombre de travailleurs l'avaient également avancée.

Pas besoin d'avoir fait l'ENA pour se rendre compte que la direction a largement les moyens de nous accorder une augmentation de salaire. Le surplus de bénéfices réalisés en 2007, par rapport à 2006, suffirait à augmenter les salariés de la Snecma de 450 euros brut par mois ! Alors, 150 euros mensuel d'augmentation uniforme, ce n'est pas vraiment la mer à boire et la direction peut céder.

Rassemblés devant les portes de l'usine, les grévistes des deux usines Snecma finirent tout naturellement par rentrer dans les ateliers. Klaxonneurs endiablés, lanceurs de pétards en colère s'égayèrent alors dans les allées de l'atelier central, au grand dam de la maîtrise qui, au grand complet et en rang d'oignons, huissiers à ses côtés, tentait vainement de reconnaître les grévistes, trop bruyants à son goût ! Non contents d'avoir mis de l'ambiance dans l'usine, l'ensemble des grévistes lança alors l'idée d'aller mettre un peu d'animation au siège de Safran, le groupe auquel appartient la Snecma, à Courcouronnes, non loin de là. Arrivés sur place, la plus grande partie des grévistes s'égayèrent dans les étages et les bureaux du siège. On ne peut plus agacé devant cette joyeuse agitation, le directeur, Petitcolin, finit par recevoir une délégation et proposa d'ouvrir des négociations le mercredi 27 février.

Lundi 25 février au matin, une cinquantaine de grévistes de Corbeil appelaient les autres salariés de l'usine à se joindre au mouvement. Le lendemain, c'est à plus de 400 qu'ils débrayaient pour participer à la journée de grève. La grève s'étendant, le moral était bon. Il était décidé d'aller en nombre diffuser des tracts à l'usine de Villaroche, la troisième grande usine du groupe en région parisienne.

Aujourd'hui, le slogan " Peticolin, des talbins " (autrement dit, des billets) est devenu l'un des slogans les plus populaires parmi les grévistes du groupe !

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