CAP 3000 - Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) : Les travailleurs de la restauration ne sont pas des serviettes en papier !27/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2065.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CAP 3000 - Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) : Les travailleurs de la restauration ne sont pas des serviettes en papier !

À Saint-Laurent-du-Var, à la limite de Nice, les cinquante-cinq salariés d'un groupe de restauration du centre commercial CAP 3000 se battent face à un projet de fermeture. Clients et commerçants, à leur grande surprise, ont pu voir la galerie de CAP 3000 envahie par des manifestants scandant : " Salariés en colère, on ne va pas se laisser faire ", ou bien " On ira jusqu'au bout, on ne pliera pas les genoux ".

Nous sommes plus de cinquante à travailler au bar La Frégate, au restaurant Le Grill et à La Pizzeria, qui appartiennent, ainsi qu'un autre restaurant de la Galerie, Mélodine, à la famille Mulliez, propriétaire des magasins Auchan, Kiabi et de la chaîne Flunch. Sa fortune a été chiffrée par le magazine Challenge à 17 milliards d'euros. La clientèle afflue, notamment à midi quand viennent déjeuner de nombreux employés des petites entreprises environnantes.

À la mi-janvier, nous avons appris que la direction voulait fermer La Frégate, Le Grill et La Pizzeria, le bail avec le centre commercial n'étant pas renouvelé. Et de nous proposer royalement une prime de 1 500 euros, et un reclassement dans l'une des cafétérias Flunch de la région. Cette proposition nous convient d'autant moins que jusqu'à présent nous n'avions pas à travailler le dimanche, ni les jours fériés, et que nous n'avions pas de coupure dans la journée, ce qui ne serait plus le cas à Flunch, si même ce reclassement n'est pas un leurre.

Réunis en assemblée générale mardi 19 février, nous avons décidé de refuser et de demander une prime de départ correspondant à trois ans de salaire en plus des indemnités légales. Certains d'entre nous ont dix, vingt, voire trente ans d'ancienneté. Et nous avons arrêté le travail, en nous adressant aux clients et aux autres salariés de la galerie, tout en attendant la réponse de la direction.

Le directeur, quant à lui, suspendu à son téléphone portable, attendait les ordres de la direction générale basée à Villeneuve-d'Ascq.

Chacun des jours suivants, une assemblée générale a eu lieu et nous avons baissé les rideaux de midi à 14 heures, durant l'heure de pointe, pour manifester dans la galerie, y distribuer des tracts et expliquer notre situation et nos revendications. La direction a fait venir des huissiers. Le service d'hygiène maison a contrôlé les frigos, dans l'idée de nous reprocher des dates de péremption dépassées. Puis la direction, pas si soucieuse que cela de la chaîne du froid, a fait transporter jusqu'au restaurant Mélodine à travers la galerie marchande le contenu des frigos, entassé dans des Caddie.

Jeudi 21 février nous avons manifesté jusqu'à la préfecture, pour aller à la réunion avec la direction et l'inspection du travail, y imposant une forte délégation d'entre nous.

Une pétition de soutien a déjà été signée par plus de 3 200 personnes, clients, passants et salariés du centre commercial. Lundi 25, nous sommes de nouveau sortis dans les galeries du centre pour rencontrer les collègues du restaurant Mélodine.

Mardi 26 février, le mouvement continuait, avec fermeture des restaurants, manifestations dans la galerie et assemblées pour prendre les décisions.

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