Logement social et communes riches : Pas de ça chez nous !20/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2064.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement social et communes riches : Pas de ça chez nous !

Selon un bilan établi par la Fondation Abbé-Pierre, 60 % des communes, en majorité de droite, ne respectent pas le quota de 20 % de logement social, imposé par la loi SRU.

Après avoir publié, il y a quelques semaines, son rapport annuel, la Fondation Abbé-Pierre, collectant les enquêtes effectuées par les préfets, a mesuré le niveau d'application de cette loi de " Solidarité et renouvellement urbain ", votée en décembre 2000.

Sur les 720 communes examinées, 435 n'ont pas respecté l'objectif fixé entre 2002 et 2006 et parmi elles 9,3 % n'ont même financé aucun logement social durant ces cinq années.

Or, parmi les leaders de ce bien peu glorieux " palmarès " figurent, pour les plus grandes villes, Saint-Maur-des-Fossés et Neuilly-sur-Seine en région parisienne, Hyères et Toulon ainsi que Nice. Pour les villes moyennes, le rapport relève Le Perreux dans le Val-de-Marne, Olivet dans le Loiret et Marignane dans les Bouches-du-Rhône. Des villes dont le point commun est d'avoir toutes un maire de droite.

Les très mauvais élèves de ce classement, Saint-Maur et Neuilly, n'ont rien pour abandonner les dernières places. Ainsi, Saint-Maur, qui comptait au début de l'application de la loi, 5,5 % de logements sociaux, aurait dû en financer 1 236 pour respecter l'objectif, or il n'en a financé que...30. Neuilly, quant à elle, qui comptait 2,6 % de logements sociaux en 2002, soit un déficit de 1 324 logements, n'en a financé que...181.

Le maire de Saint- Maur-des-Fossés, Jean-Louis Beaumont, est connu pour s'être battu depuis 1977 contre la construction de logements sociaux. Il brandit même, paraît-il, fièrement ce bilan à chaque campagne électorale. Il appelait d'ailleurs, en mai 2007, à voter Sarkozy avec entre autres arguments celui " d'augmenter notre capacité de résistance face à ceux qui veulent détruire notre cadre de vie ".

Si de tels individus peuvent tenir un tel discours et faire de la chasse aux logements sociaux un argument électoral, c'est qu'ils bénéficient de la passivité pour ne pas dire de la complicité du gouvernement. Car l'une des dispositions de la loi SRU prévoit notamment de donner aux préfets la possibilité de sanctionner les villes récalcitrantes. Or, depuis la mise en place de cette loi, seuls 140 constats ont été effectués, soit bien peu, et bien moins encore ont été suivis d'effet.

Au moment même où le gouvernement, Sarkozy en tête, fait de l'esbrouffe avec son plan banlieue, la démonstration est claire. Il fait peu de cas de la loi quand il s'agit de la faire appliquer pour la droite..

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