Hôtel-Dieu - Paris - APHP - L'imagination au service de la régression20/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2064.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôtel-Dieu - Paris - APHP - L'imagination au service de la régression

À l'Hôtel-Dieu, comme dans tous les hôpitaux de l'Assistance publique, la direction ne sait plus quoi inventer pour ne pas embaucher le personnel supplémentaire nécessaire.

Dans ce but, elle regroupe les services au sein de pôles, dans lesquels le personnel sera amené à tourner en fonction des absences. C'est donc une plus grande flexibilité qu'on veut nous imposer.

De plus en plus, les services n'embauchent plus le personnel soignant en équipe, soit du matin soit d'après-midi, mais imposent l'alternance. Là encore, cela permet aux cadres de modifier plus facilement les plannings.

Parallèlement, il est fréquent que l'encadrement nous propose de " doubler ", c'est-à-dire d'effectuer une double journée, ou encore nous impose de changer nos roulements, nos week-ends, nos RTT ou nos repos pour pallier le sous-effectif. On en arrive à devoir se bagarrer pour poser une journée de RTT ou même les congés.

Dans certains services, la direction désorganise totalement les plannings pour ne surtout pas débourser un sou en créations de postes. C'est ainsi qu'à l'hôpital de jour d'Hématologie Oncologie, ces dernières années, les infirmiers ont fait des journées de 7 h 36 cinq jours par semaine, puis de 9 heures sur quatre jours, puis de nouveau 7 h 36, de 9 heures. Depuis le mois de février, ils sont revenus à 7 h 36 ! Cet énième changement... ne change rien au problème : la plupart effectuent une demi-heure à une heure supplémentaire chaque jour. Car, comme le personnel l'a fait savoir à plusieurs reprises à la direction, la seule solution pour faire tourner le service et permettre à tous d'avoir leurs congés et de ne pas faire d'heures supplémentaires, serait d'embaucher au moins deux personnes.

Autre exemple, en Radiologie, où la direction s'est fendue d'une " charte ", en application depuis janvier. On travaillait auparavant en équipes fixes ou en alternance. Pour pallier le manque de personnel qui se fait surtout sentir en milieu de journée, la direction a totalement chamboulé les horaires. Désormais, la plupart des collègues ne sont plus en équipes mais ont des horaires décalés. Ceux qui ne travaillaient que du matin sont maintenant obligés de terminer à 21 heures trois semaines par an. Pour d'autres, ce sera davantage. Ces semaines sont planifiées à l'année et il est impossible de prendre des congés ou des RTT à ce moment-là, à moins que quelqu'un accepte de vous remplacer ! Même chose si un collègue est en arrêt maladie une de ces semaines. Il devra prendre une semaine qui se termine à 21 heures à celui qui l'a remplacé pendant son congé ! Royalement, la charte fait grâce des semaines manquées en raison des congés pour grossesse ou maternité...

Cette plus grande flexibilité que voudrait nous imposer la direction ne passe pas facilement, pas plus que sa logique de rentabilité et d'économies à tout prix. D'une façon ou d'une autre, tous les services sont concernés, et c'est tous ensemble qu'il faudra nous défendre et imposer les embauches nécessaires !

Partager