Mittal, PDG et principal actionnaire du groupe ArcelorMittal, a confirmé sa volonté de fermer l'aciérie de Gandrange en Moselle. Et de déclarer, tout sourire, qu'il pense " que l'option que nous offrons est la meilleure pour l'usine et les salariés. " Il est vrai que, vous couper la tête, il n'y a rien de tel pour n'avoir plus jamais mal aux dents !

Cette déclaration a été faite à l'occasion de l'annonce de bénéfices records - une fois de plus - du numéro un mondial de l'acier : plus de 7,5 milliards d'euros pour 2007, en hausse de 30 %. Les actionnaires vont toucher une bien meilleure " option ", pour reprendre l'expression de Mittal. Ils vont se partager un pactole de 2,12 milliards d'euros de dividendes.

Les déclarations de Mittal montrent, s'il en était besoin, que celles de Sarkozy sur le maintien de l'aciérie n'étaient que du vent destiné à gonfler les voiles de sa popularité. Mais, si l'on en croit les sondages, sa visite à Gandrange ne lui a pas franchement réussi.

Sarkozy a voulu récidiver en se rendant à l'usine Kléber de Toul - elle aussi menacée de fermeture, par un autre grand groupe, Michelin. Les syndicats CGT et FO lui ont carrément déconseillé de venir s'adresser aux salariés de l'usine expliquant, ce qui faisait plaisir, qu'il serait " très mal reçu ". D'ailleurs, le lendemain, la direction était bloquée dans ses bureaux. Michelin venait lui aussi d'annoncer des bénéfices en forte hausse, plus 35 %, en confirmant sa volonté de fermer le site de Toul.

Voir ces grands groupes riches à milliards annoncer bénéfices sur suppressions d'emplois a de quoi provoquer une légitime colère. Les gesticulations de Sarkozy finiront par se retourner contre lui et ceux qui tirent les ficelles de ce pantin.