Les vagues des scandales financiers pénètrent jusqu'aux paisibles vallées savoyardes : en effet il y a quelque temps la direction générale de SNR Roulements, filiale de Renault jusqu'au 1er avril, informait succinctement les syndicats et la presse que des fonds importants avaient disparu et que le directeur financier de SNR était en cause !

Il faut dire que la direction était bien obligée de lever le voile car la brigade financière de la police judiciaire de Bordeaux était déjà dans les bureaux d'Annecy.

Il a fallu plus d'une semaine pour que la direction communique les chiffres : ce sont 6,5 millions d'euros qui ont " disparu " en moins de trois mois ! Les explications des directeurs sont plus qu'embarrassées : le directeur financier aurait été " abusé par des tiers extérieurs à l'entreprise ". Bizarre, bizarre !

Pour l'instant les travailleurs n'en savent pas plus. Cette affaire survient juste au moment du basculement entre l'ancien actionnaire historique Renault et le nouveau, le groupe japonais NTN. Aussi toutes les hypothèses sont émises dans les discussions, dans les ateliers et bureaux...

Il faudra quand même expliquer comment une telle somme a pu " s'envoler " dans une entreprise où, pour la plus grande partie du personnel, quasiment chaque minute de travail est contrôlée et analysée et le moindre rebut de production qui est chiffré est reproché aux ouvriers ! Visiblement les mêmes règles de contrôle ne s'appliquent pas aux sphères dirigeantes !

Inutile de dire que cette affaire anime toutes les conversations dans les ateliers, non seulement sur la nécessité d'en finir avec l'opacité des comptes et des projets de nos patrons, mais aussi sur les salaires. À chaque négociation salariale (qui cette année n'a pas encore eu lieu) la direction générale pleure sur le moindre euro d'augmentation, alors qu'elle vient de faire la preuve qu'elle est capable de laisser filer des millions !