Servile avec les riches, méprisant pour les classes populaires : Il faut infliger un désaveu cinglant à Sarkozy16/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2063.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Servile avec les riches, méprisant pour les classes populaires : Il faut infliger un désaveu cinglant à Sarkozy

En étalant ses amitiés avec les plus riches, son dédain pour ceux qui s'appauvrissent même en travaillant plus, et son arrogance envers les démunis, Sarkozy focalise sur sa personne l'écoeurement et l'aversion des classes populaires envers la droite qui gouverne.

Toutes les réformes dont Sarkozy et la droite sont si fiers et qu'ils présentent comme indispensables sont des mesures destinées à rendre les riches encore plus riches, en rendant les pauvres encore plus pauvres.

La montée de la misère est visible, et pas seulement par le nombre croissant de ceux qui n'ont d'autre domicile que la rue alors pourtant qu'un tiers d'entre eux ont un emploi mais mal payé. Même pour les salariés qui ont un emploi stable, le pouvoir d'achat s'effondre avec les hausses des prix. Payer son loyer demande des sacrifices sur le reste. Mais sur quoi le faire, alors que la nourriture quotidienne, les fruits, les légumes, le lait, les pâtes coûtent de plus en plus cher, sans parler de l'essence et du fuel du chauffage ? Pour les jeunes, trouver à se loger devient impossible, d'autant que les bailleurs n'acceptent pas de louer à des personnes avec un salaire précaire.

Comment survivre avec le minimum vieillesse ? Comment s'en sortir avec un salaire précaire ou avec le Smic ?

Et l'appauvrissement, c'est aussi les quartiers populaires qui deviennent invi-vables, situation aggravée par le fait qu'en même temps se détériorent aussi les services publics qui pourraient compenser un tant soit peu les inégalités sociales.

Tout cela n'est pas seulement la faute de Sarkozy et de sa coterie politique qui ne sont que des exécutants. C'est le grand patronat qui tire les ficelles. Plus le grand patronat impose d'efforts aux salariés, moins il les paye, plus il augmente ses profits. Mais il ne consacre même pas ces profits devenus énormes à des investissements productifs créateurs d'emplois. Il s'en sert pour spéculer, c'est-à-dire jouer à la roulette à la Bourse l'argent venant de la peine, de la sueur, des sacrifices des salariés. Consacrer de l'argent à la spéculation, ce n'est pas seulement un gaspillage inouï alors que la misère monte, c'est aussi la menace que le système financier s'effondre, entraînant toute l'économie et toute la société dans la ruine. C'est ce système que servent et ont servi tous les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique.

Ce n'est certainement pas les élections municipales qui arrêteront cette machine folle. Mais elles permettront au moins de montrer que les mensonges, le cynisme, les fausses promesses, les faveurs permanentes pour les plus riches et les attaques incessantes contre le monde du travail ne passent plus !

Sanctionner Sarkozy, c'est faire en sorte que ses amis politiques de la droite ne parviennent pas à conquérir de nouvelles municipalités et qu'ils perdent celles qu'ils contrôlent.

Bien sûr, les principaux maux dont souffre la population laborieuse, chômage, insuffisance des salaires, ne résultent pas de la gestion municipale. Aucune municipalité ne peut échapper à la dictature des grands groupes capitalistes qui peuvent ruiner une ville en fermant une entreprise.

Il est cependant possible de mener une politique municipale plus favorable aux salariés et aux classes populaires, ne serait-ce qu'en favorisant la construction de logements sociaux, en se préoccupant plus des quartiers populaires que des quartiers bourgeois.

Lutte Ouvrière présente des candidats dans ces élections municipales. Voter pour des candidats de Lutte Ouvrière, c'est contribuer à envoyer au conseil municipal des femmes et des hommes qui se situent résolument dans le camp des travailleurs. Quelle que soit la couleur politique de la future municipalité, ils y seront les représentants des intérêts sociaux et politiques des exploités, des chômeurs, des retraités et des plus démunis.

Arlette Laguiller

Editorial des bulletins d'entreprises du 11 fevrier

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