Sarkozy et les droits des femmes : Des discours à la réalité16/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2063.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy et les droits des femmes : Des discours à la réalité

Dimanche 10 février Rama Yade, la secrétaire aux Droits de l'homme, déclarait se solidariser avec le combat d'Ayaan Hirsi Ali, menacée de mort par des intégristes islamistes à la suite de ses prises de position contre les violences imposées aux femmes, au nom des religions et en particulier de l'Islam.

Née en Somalie, excisée à cinq ans, exilée avec sa famille au Kenya, cette femme s'est réfugiée au Pays-Bas en 1992 pour fuir un mariage forcé. Ayant obtenu la nationalité néerlandaise, elle est devenue députée d'un parti de droite, jusqu'au jour où elle a dû reconnaître qu'elle avait menti sur son âge et son nom dans sa demande d'asile aux Pays-Bas.

En octobre 2007, le gouvernement néerlandais décidait de ne plus financer sa garde rapprochée, sous prétexte qu'elle ne vit plus sur le territoire national, alors qu'elle fait toujours l'objet de menaces.

Chacun se souvient des promesse faites par Sarkozy le soir de son élection quand il déclarait : " À chaque femme martyrisée dans le monde, je veux dire que la France offre sa protection en lui donnant la possibilité de devenir française ". Devant une situation devenue périlleuse, Ayaan Hirsi Ali a obtenu le soutien de personnalités, de Bernard Henri-Lévy à Elizabeth Badinter, pour demander aux autorités françaises de mettre cela en pratique. Mais il y a loin des discours à la réalité et pour le moment, il n'est pas question d'accorder sans délai la nationalité française à Ayaan Hirsi Ali.

Quant à sa protection rapprochée, c'est aujourd'hui à Ayaan Hirsi Ali de la financer avec des fonds collectés sur Internet. Dans ce domaine, il n'y a pas davantage urgence pour le gouvernement, Rama Yade expliquant qu'il faudrait que les vingt-sept États de l'Union européenne créent un fonds pour venir en aide aux personnes en danger, projet que Sarkozy se fait fort de défendre à compter de juillet 2008, au moment de la présidence française de l'Union européenne.

Même à l'égard d'une femme qui est plutôt proche de ses idées mais somalienne, la sollicitude affichée du gouvernement ressemble plus à de l'indifférence, pour Ayaan Hirsi Ali et au-delà, pour " chaque femme martyrisée dans le monde ".

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