Logement : Un rapport qui se construit bien plus vite que des logements16/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2063.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : Un rapport qui se construit bien plus vite que des logements

En annonçant le déblocage d'une enveloppe de 250 millions d'euros pour la mise en oeuvre d'un plan pour les sans-abri, le gouvernement a rendu public le rapport d'une commission sur " l'hébergement d'urgence ". Celle-ci avait été confiée au député-maire UMP de Versailles, en décembre dernier, à la suite de la polémique sur le nombre de places disponibles dans les centres d'hébergement d'urgence, après l'évacuation du campement de Notre-Dame de Paris par l'association " Les enfants de Don Quichotte ".

La somme proposée est dérisoire rapportée au problème des sans-abri, et ce n'est pas la nomination d'un... superpréfet, chargé de coordonner un plan pluriannuel pour les sans-abri qui y changera quelque chose.

250 millions d'euros, c'est bien maigre au regard de 1,7 milliard d'euros de besoins chiffrés par les associations de sans-abri.

Comment une telle somme pourrait-elle suffire à faire que, comme le veut le rapport, " personne ne puisse être expulsé sans qu'une solution d'hébergement digne ne soit proposée " ?

Quant à la loi sur le logement opposable, entrée en vigueur le 1er janvier de cette année, il faudrait pour l'appliquer efficacement, près de dix fois plus de logements disponibles que ce que pourront attribuer cette année les préfets. Car pour 600 000 demandes considérées comme prioritaires par cette même loi, seuls 60 à 65 000 logements sont attribuables.

Le rapport a condamné l'idée d'" installer les SDF dans des gymnases ou des hôtels indignes ", mais cette affirmation, comme bien d'autres, relève de voeux pieux.

Reste que vu le nombre de mal-logés et le renchérissement des loyers, conséquence directe de la pénurie, seul un programme de construction de plusieurs millions de logements sociaux serait capable de répondre à cette situation d'urgence. Mais c'est justement ce que le gouvernement se garde bien de prévoir.

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