Fin janvier, dans le quartier de Davutpacha à Istanbul, une explosion dans un centre industriel a causé la mort de 22 ouvriers et en a blessé plus de 160. Les responsables ont expliqué qu'il y avait plusieurs entreprises dans ce centre industriel. Par exemple, dans le bâtiment en question, il y avait une entreprise de lavage de jeans neufs qui n'avait pas d'autorisation. Une autre entreprise, qui aurait dû normalement être sous scellés par décision de la municipalité, continuait à fonctionner. Un autre atelier, qui avait été évacué par la municipalité car considéré comme trop dangereux, hébergeait une société autorisée à fabriquer du plastique. Et dans ce même bâtiment il y avait un atelier de fabrication de pétards.

Selon certains témoins, il y a eu plusieurs grandes explosions et auparavant il y avait déjà eu plusieurs petites explosions, mais aucun responsable de la sécurité ne s'en était soucié. Ce bâtiment était une bombe à retardement : aucun contrôle des normes de sécurité, qui n'étaient bien sûr pas respectées. Ni la municipalité, ni les responsables du ministère du Travail n'ont rempli leur tâche. Dans ces ateliers clandestins, les conditions de sécurité des ouvriers sont le cadet de leurs soucis.

Ce n'est pas la première fois que dans le secteur du textile l'explosion de cuves occasionne des morts. Au mois de juin dernier, dans la ville de Çorlu, une cuve a explosé à cause du gaz, provoquant la mort de quatre ouvriers. De même à d'autres occasions.

Dans les ateliers clandestins, des ouvriers sont obligés de travailler dans des conditions lamentables, avec des salaires de misère. Les patrons, qui n'en ont jamais assez, laissent s'installer des conditions qui débouchent sur des accidents mortels ou causent de graves blessures, et la plupart du temps désignent les ouvriers comme fautifs !