Éducation nationale : Des attaques qu'il ne faut pas laisser passer16/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2063.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : Des attaques qu'il ne faut pas laisser passer

Dans de nombreux établissements, la dotation horaire globale, c'est-à-dire les moyens horaires attribués par les rectorats pour qu'un collège ou un lycée puisse fonctionner l'année suivante, commence à être connue. Et pour bien des établissements, c'est la douche froide.

Cette année, la dotation est à l'image de la politique du gouvernement, qui vise à rogner sur les services publics. Fillon avait annoncé la couleur il y a quelques mois, en déclarant qu'il y aurait " moins de services, moins de personnels, moins d'État sur le territoire ". Pour l'Éducation nationale, un programme drastique de suppressions de postes est prévu : près de 9 000 postes sont supprimés cette année et pas moins de 80 000 le seront entre 2009 et 2012, au rythme de 20 000 par an. Cela signifie par exemple, pour la rentrée 2008, près de 800 suppressions de postes fixes sur l'académie de Versailles, pas loin de 650 sur l'académie de Créteil.

Ces suppressions de postes remettent en cause la réussite des élèves, en particulier ceux des départements les plus défavorisés. Concrètement, cela signifie des classes aux effectifs de plus en plus chargés, la disparition progressive des dédoublements de classes, en particulier pour l'enseignement des langues, la remise en cause des classes pour les élèves en difficulté et même, dans bien des lycées, la quasi-impossibilité pour des élèves de terminale de redoubler, compte tenu de la surcharge des effectifs.

Le ministère de l'Éducation voudrait faire passer la pilule en arrosant les enseignants d'heures supplémentaires, selon le mot d'ordre de " Travailler plus pour gagner plus ". Mais beaucoup ne sont pas dupes et comprennent qu'accepter ces heures supplémentaires signifie cautionner la politique de suppression massive des postes d'enseignants, laisser se dégrader encore davantage les conditions de travail, individualiser les rémunérations alors que tout le monde a besoin d'une augmentation du pouvoir d'achat.

Ces attaques arrivent à un moment où les personnels de l'Éducation nationale sont plus que jamais visés par le rapport Pochard sur le " métier d'enseignant " commandé par Darcos. Ce rapport préconise entre autres choses d'annualiser les services des enseignants, de conditionner les salaires au mérite et à l'investissement personnel, de généraliser la bivalence (l'enseignement de deux matières) dans le but de supprimer encore plus de postes.

Il faut que ces attaques sans précédent, qui frappent aussi bien les élèves que les enseignants, entraînent des réactions, nombreuses et convergentes !

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