ArcelorMittal - Gandrange (Moselle) : Un rassemblement pour dire NON à la fermeture16/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2063.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal - Gandrange (Moselle) : Un rassemblement pour dire NON à la fermeture

Plus de mille manifestants ont participé au rassemblement organisé samedi 9 février à l'appel de l'intersyndicale à la porte de l'usine ArcelorMittal pour défendre l'emploi.

Outre des salariés de Gandrange - en grève ce jour-là - il y avait des travailleurs, des retraités et de nombreux élus de gauche de la vallée, ainsi que des délégations de syndicalistes d'autres usines de la région, comme ceux de Kléber à Toul, dont Michelin a décidé la fermeture pure et simple. Plusieurs délégations syndicales venant de Belgique et du Luxembourg étaient aussi présentes. Sans compter le camarade soleil, omniprésent ce 9 février.

Dans la semaine, Sarkozy était venu faire son cinéma à l'usine. Si certains avaient pu se réjouir qu'il semble soutenir le maintien de l'emploi, au fil des jours il est apparu évident à tous que ce n'était que poudre aux yeux à destination des médias.

La promesse d'aider ArcelorMittal, numéro un mondial de l'acier, a finalement choqué. Comment est-il concevable que l'État - prétendument en faillite - apporte encore des fonds publics à un groupe qui a dégagé l'an dernier 8 milliards de bénéfices, dont 1,6 milliard ira directement dans la poche des actionnaires sous forme de dividendes ? Des actionnaires qui se sont considérablement enrichis en 2007, puisque le cours des actions a grimpé de 74 %, la plus grosse progression du CAC 40 de la Bourse de Paris !

Dans l'usine, les spéculations sur l'avenir animent toutes les discussions. L'État va-t-il convaincre ArcelorMittal de poursuivre son activité ? Si tout le monde le souhaiterait, beaucoup n'y croient pas, car la fermeture de l'aciérie fait partie d'un plan de réorganisation du groupe. Y aura-t-il un repreneur ? Si certains l'espèrent, faute de mieux, beaucoup le craignent aussi, car ce serait alors la fin des possibilités de mutation au sein d'ArcelorMittal, dans les usines proches de Sollac à Florange ou au Luxembourg. Et tout le monde sait, en plus, que les sous-traitants que nous côtoyons tous les jours, certains depuis des dizaines d'années, eux, resteront sur le carreau. L'inquiétude est importante et personne n'a le coeur à travailler.

Toutes les mutations sont gelées en attente de la décision finale de Mittal, qui a promis d'étudier les propositions alternatives que doivent lui présenter les syndicats à la mi-mars. C'est début avril qu'il annoncera sa décision... juste après les municipales ! Cela ne laisse rien augurer de bon car il est certain que, s'il y avait de bonnes nouvelles pour le maintien de l'emploi, Sarkozy n'aurait pas manqué de les annoncer à son de trompe. Les travailleurs ne peuvent compter que sur leur mobilisation pour contrecarrer les plans de Mittal, l'ami, comme bien des grands patrons, de Sarkozy.

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