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- Lutte ouvrière n°2063
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Dans les entreprises
APAJH 95 (95) : Salaires et effectifs, rien ne va plus !
L'Association pour les Adultes et Jeunes handicapés du Val-d'Oise (Apajh 95) comporte dix-huit établissements différents répartis dans tout le département : établissements d'aide par le travail, lieu de vie, maintien à domicile, maison et foyer d'accueil médicalisés.
Comme tous les salariés, les quelque sept cents employés de l'association sont confrontés au problème de la hausse des prix. Au moment du passage aux 35 heures, les salaires ont été pratiquement bloqués. Et depuis, ça dure ! Par exemple, le salaire d'un aide médico-psychologique, un des métiers les plus représentés à l'Apajh, était de 1 315 euros en 1994. En 2008, il est de 1 477,84 euros : un peu plus de 11,60 euros par an d'augmentation ! Tout cela pour un travail bien souvent en équipe avec des samedi-dimanche travaillés régulièrement.
Le financement de l'association est assuré pour l'essentiel par le département. Mais, comme dans tout le secteur social, les moyens financiers manquent, et cela se répercute sur le personnel : ce n'est pas un travail facile, et les effectifs ne sont pas à la hauteur. L'Apajh use et abuse des contrats de remplacement : en cas d'arrêt-maladie, elle fait appel à un volant de collègues qui viennent en contrats à durée déterminée : quelques jours ou quelques semaines. Cela représenterait plusieurs dizaines d'emplois permanents si l'on transformait ces CDD en CDI.
Or, s'il n'y a pas d'argent, il y a quand même des dépenses surprenantes : par exemple, plusieurs milliers d'euros ont été gaspillés pour une pointeuse biométrique, basée sur la reconnaissance du contour de la main pour contrôler les salariés d'une des structures de l'Apajh, qui prend en charge des personnes handicapées à domicile.
Il y a aussi l'action systématique de la direction aux Prud'hommes, qui ne lésine pas quand il s'agit de dépenser de l'argent en frais d'avocats (740 000 euros de frais de justice en cinq ans, selon la CGT Apajh 95), ou les multiples logements et voitures de fonction pour les directeurs et chefs de services.
Et enfin les tracasseries de tel ou tel directeur, un mélange de radinerie ridicule et de discours moralisant du type " on est dans le secteur social ", quand il s'agit de refuser une revendication du personnel ! Mais aussi, des directeurs prêts à engager des procédures de licenciement contre des délégués qui ne plaisent pas, comme cela est arrivé récemment à Sarcelles, où la déléguée centrale CGT de l'Apajh 95 a été sanctionnée par un licenciement pour faute : elle s'était trouvée sur son lieu de travail alors qu'elle devait être en congé ; un licenciement qui, heureusement, a été refusé par l'Inspection du travail.
Mais l'Apjah 95, ce sont aussi des dizaines de salariés jeunes et combatifs, qui entendent se faire respecter !