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- Lutte ouvrière n°2062
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Dans les entreprises
Calyon (Crédit Agricole) Guyancourt (78) Milliards envolés... ce n'est pas à nous de payer !
À Calyon, la filiale du Crédit Agricole qui intervient sur les marchés financiers, l'annonce des pertes colossales de la Société Générale a rappelé aux employés qu'en septembre 2007 un trader du bureau de New York avait perdu 250 millions d'euros sur le marché des " indices du crédit ".
La direction du Crédit Agricole avait alors fait des déclarations rassurantes, comme celles de la Générale aujourd'hui, en faisant retomber les responsabilités sur le seul trader. C'est bien sûr difficile à croire, d'autant plus que le Crédit Agricole avait licencié immédiatement les responsables du bureau de New York et le responsable mondial des " dérivés de crédit " à Londres. La Société Générale a fait de même en licenciant les responsables du trader, reconnaissant implicitement une part de responsabilité.
Tout cela s'inscrit dans le contexte où la crise dite des subprimes, partie des États-Unis, a mis à mal tout le système financier international. Les plus grandes banques mondiales ont annoncé des " dépréciations ", voire des pertes. Le Crédit Agricole pour sa part a annoncé une dépréciation de 2,5 milliards d'euros avant impôts, qui amènera Calyon à un résultat négatif pour 2007.
Maintenant que le trou est creusé, la question qui revient souvent est : " Qui va payer les pots cassés ? " La direction de Calyon s'est empressée de rassurer les actionnaires. Par contre, pour l'ensemble du personnel, c'est le silence radio. Et, même si la direction ne l'annonce pas encore, il n'y aura sans doute pas d'intéressement en 2008. Pour les salariés, c'est loin d'être négligeable car celui-ci peut représenter jusqu'à 4 à 5 mois de paye : par exemple 6 500 euros pour un salarié qui touche 1 500 euros net mensuels. Bien sûr, ces sommes sont imposables et elles ne comptent pas pour les retraites, mais beaucoup de salariés les attendent avec d'autant plus d'impatience que les augmentations de salaire sont dérisoires. Elles sont de 2 % seulement cette année pour les salaires inférieurs à 30 000 euros brut annuels avec un plancher de 500 euros. Alors, ne pas toucher d'intéressement représentera une perte de pouvoir d'achat considérable.
Et cela au moment où on apprend que le Crédit Agricole serait sur les rangs pour racheter tout ou partie de la Société Générale. Preuve s'il en fallait que, de l'argent, il y en a encore dans les caisses du Crédit Agricole.