Les salariés de l'usine BRS à Devecey dans le Doubs, une usine de sous-traitance automobile reprise depuis un an par un patron anglais, ont eu une mauvaise surprise. Ils ont découvert que leur patron était sur le point de filer discrètement. C'est en passant par hasard devant l'usine, samedi 2 février, que l'un des leurs a vu le patron au milieu de trois camions, remplis de pièces détachées et de matières premières, prêt à partir pour la Slovaquie où le groupe dispose d'un autre site de production.

L'alerte a été rapidement donnée et les salariés ont bloqué les portes de l'usine avec leur voiture. Ils ont non seulement exigé que les camions soient immédiatement déchargés, mais ont également empêché leur patron de quitter les lieux, le forçant à passer le week-end dans son bureau avant de l'escorter, le lundi, au tribunal de commerce pour qu'il déclare l'entreprise en liquidation. La colère des salariés était d'autant plus forte qu'ils n'ont pas touché leur salaire du mois de janvier et que si le patron avait réussi à filer comme il en avait l'intention, ils auraient eu bien du mal à récupérer leur dû.

En relatant les faits, la presse a qualifié le patron de " voyou ". Il n'est pourtant que comme beaucoup d'autres qui, invoquant des raisons économiques, mettent la clé sous la porte privant des centaines, voire des milliers de travailleurs, de leurs revenus.