Lycée Eugène-Delacroix Drancy (93) : Des enseignants en colère30/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2061.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée Eugène-Delacroix Drancy (93) : Des enseignants en colère

Vendredi 19 janvier en fin d'après-midi, un enseignant du lycée Delacroix de Drancy a été agressé par trois élèves d'une autre classe qui voulaient entrer de force dans sa salle.

Le lendemain matin, tous les enseignants présents, environ 25, apprenant cet incident, ont arrêté les cours. Le proviseur n'a rien trouvé d'autre à dire que d'accuser les collègues d'" être en grève ". Ce seul geste maladroit a provoqué la colère des présents, d'autant plus que la semaine précédente, c'était un autre enseignant qui avait reçu la porte de sa classe sur le visage, violemment lancée par une jeune extérieure à l'établissement. Il avait d'ailleurs dû se faire soigner à l'hôpital.

Lundi 21 janvier, plus de 80 personnes ont participé à une réunion d'information pendant laquelle des collègues ont " vidé leur sac " en expliquant comment la situation s'est dégradée depuis la nomination du nouveau proviseur, qui semble s'être fixé comme objectif de " normaliser " le lycée !

Dans ce lycée de banlieue populaire, qui compte plus de 1 800 élèves et environ 200 enseignants, il y a régulièrement des tensions entre élèves, ou entre élèves et adultes. Chaque fois le personnel cherche à faire face le plus collectivement possible et réclame les moyens qui sont de toute évidence nécessaires.

Le nouveau proviseur arrivé cette année, très rapidement, nous a tenu un langage méprisant sur ce qui se faisait avant lui, exaltant les mérites de la hiérarchie, tout en se vantant de connaître le ministre. Il mentionnait des postes " en trop ", selon lui, et qu'on pourrait faire disparaître, visant les quelques moyens supplémentaires que l'étiquette " zone sensible " nous apporte. Pour lui, nous pouvions redevenir un lycée " normal ". Cela rejoignait ainsi les volontés du ministère, qui cherche à faire des économies de personnel et de crédit.

À la réunion, une collègue a rappelé surtout le suicide d'un jeune collègue à la fin des vacances de fin d'année, ainsi que le " pétage de plombs " d'un jeune collègue contractuel par suite des difficultés rencontrées dans sa classe, renvoyé à la suite de ces faits.

Face à la dégradation générale constatée, la quasi-totalité des présents ont décidé de ne pas reprendre les cours et de continuer les discussions jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée. L'après-midi, plus de cent personnes réunies ont fait la liste des problèmes et des dysfonctionnements. Une lettre au rectorat était décidée pour signaler la situation et demander la venue d'un inspecteur de vie scolaire et d'un proviseur de vie scolaire.

On verra dans les prochaines semaines si la situation s'améliore. Quoi qu'il en soit, la solidarité active qui existe entre nous, et qu'on a encore pu constater ces jours-ci, nous renforce pour la suite !

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