Continental - Clairoix (Oise) : Des réactions à la voracité patronale30/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2061.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental - Clairoix (Oise) : Des réactions à la voracité patronale

À l'usine Continental de Clairoix près de Compiègne, une usine de pneumatiques de près de 1 300 salariés, les travailleurs ont débrayé à 80 et 95 % selon les équipes, les 24, 25 janvier et le week-end suivant pour ceux qui travaillent les samedis et dimanches. C'est un ras-le-bol qui s'est ainsi massivement exprimé : ras-le-bol des conditions de travail et des provocations de la direction qui, après avoir promis une prime de 600 euros, a annoncé qu'elle ne la verserait pas.

Après des mois de pression et malgré l'opposition de la grande majorité des travailleurs, Continental a imposé le passage aux quarante heures, suite à la signature d'un accord avec le seul syndicat CFTC. Depuis le début de l'année 2008 par conséquent, les ouvriers en semaine doivent travailler durant des vendredis supplémentaires. Les horaires passent de 35 heures, en fait 37 h 50 de présence, à 40 heures de présence à l'usine sur l'année. Il faut donc travailler plus... et pour gagner moins. Le patron avait tenté de convaincre du bien fondé de ce passage aux 40 heures en avançant que ceux qui travaillent en 3 x 8 toucheraient 92 euros de plus par mois. Mais les travailleurs savent tout de même compter. Il s'agit de travailler cinq heures de plus par semaine, soit 20 heures par mois, dans une usine où le travail est dur. Ces 92 euros constituent une bien faible compensation.

Aussi quand, après s'être vanté de ses excellents résultats pour l'année 2007, Continental est revenu sur sa promesse de verser les 600 euros pour l'ensemble des salariés, en expliquant en plus que les objectifs de production n'auraient pas été atteints, l'idée de montrer son mécontentement a fait le tour de l'usine. Et malgré les efforts de la direction, aidée par le syndicat CFTC, le débrayage a été un succès. Même des chefs ont arrêté le travail.

Suite à ces débrayages, la direction a proposé du coup le versement d'une prime... en juin, et à condition que les résultats en production soient satisfaisants. Cela ne convainc évidemment personne. Et quoi qu'il en soit, les travailleurs ont le sentiment d'avoir marqué des points en montrant que malgré les pressions, ils étaient prêts à se mobiliser.

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