Jeudi 24 janvier tous les instituteurs des trois écoles d'Anor, dans la région de Fourmies, étaient en grève. En plus des revendications communes à tous les fonctionnaires, ils protestaient contre la menace de fermeture d'une classe dans chacune des écoles de cette petite ville ouvrière.

Ces fermetures seraient une catastrophe pour les enfants. Par exemple, l'école Daniel-Vincent, classée en réseau d'éducation prioritaire, compte actuellement 65 élèves, répartis en trois classes : une classe a deux niveaux, une autre trois et la dernière quatre. Si une classe était supprimée, 55 élèves seraient répartis en deux classes et neuf niveaux.

Si l'école Daniel-Vincent est classée " prioritaire " c'est parce que la moitié au moins des enfants viennent de familles où l'un des parents est sans travail si ce n'est les deux. Une bonne partie des élèves vient de ce qu'on appelle pudiquement des " familles monoparentales ", tous de milieu ouvrier, le plus souvent non qualifié.

C'est à ces enfants-là, ceux qui ont le plus besoin d'être aidés et encadrés dès le plus jeune âge, que l'État voudrait retirer les moyens de s'éduquer !