Traité européen : En s'abstenant, le Parti Socialiste choisit de laisser faire Sarkozy18/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2059.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Traité européen : En s'abstenant, le Parti Socialiste choisit de laisser faire Sarkozy

Mardi 15 janvier, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a finalement adopté une position commune sur son attitude vis-à-vis du vote parlementaire censé approuver le traité européen, dit de Lisbonne. Ses députés participeront au vote à Versailles le 4 février prochain, où ils s'abstiendront. Cela revient à laisser la majorité des parlementaires français adopter le nouveau traité européen, et donc accepter le choix de Sarkozy de faire accepter par le Congrès (Sénat et Assemblée réunis) plutôt que de revenir devant les électeurs qui l'ont refusé en 2005.

Mélenchon, qui avait fait campagne pour le non au référendum de 2005, avait prétendu que les parlementaires de gauche pouvaient " obtenir un référendum ". Ayrault, lui, avait déclaré que les députés du PS voulant un référendum sur ce traité boycotteraient la réunion de Versailles afin de " ne pas cautionner la ratification par la voie parlementaire ". Autour de Fabius et d'Emmanuelli, on souhaitait par contre se rendre à Versailles pour voter non. Quant aux autres, la majorité favorable au traité, ils se disaient au mieux pour un nouveau référendum. Toutes ces paroles se sont maintenant envolées et les députés socialistes sont d'accord pour aller à Versailles, et s'abstenir, une fort vieille façon de faire du Parti Socialiste.

À Versailles, il y aura peut-être quelques votes " non " de francs-tireurs socialistes. Mais, pour l'essentiel, la position adoptée conforte les dirigeants socialistes, qui n'ont pas de position différente de la droite et sont partisans de ce nouveau traité.

Celui-ci reprend l'essentiel du contenu du traité constitutionnel (" 90 % ", disent les autres dirigeants européens), rejeté en 2005, c'est-à-dire ce dont les dirigeants des plus grands pays européens ont besoin pour imposer leurs orientations, sans que les nouveaux entrants ou les États-membres de taille moyenne puissent les contrecarrer.

Et, à droite comme au Parti Socialiste, ils ne sont pas mécontents que, dans la configuration actuelle, les électeurs n'aient pas une seconde occasion de rejeter ce traité par référendum. Et si cela revient à piétiner l'avis de millions d'électeurs qui avaient déjà dit non, ce n'est pas pour eux un gros problème.

Le nouveau traité sera donc probablement adopté et l'Union européenne dont il est question, l'Europe des marchandises et des capitaux, pourra fonctionner comme ses grands groupes industriels et financiers le souhaitent. Quant à faire de l'Union européenne une véritable Europe des peuples, il faudrait commencer par en éliminer le principal obstacle qui est justement la dictature de ces grands groupes industriels et financiers.

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