Lézignan-Corbières (Aude) : Mobilisation pour sauver le service des Urgences18/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2059.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lézignan-Corbières (Aude) : Mobilisation pour sauver le service des Urgences

Près de 2 000 personnes ont manifesté dans les rues de Lézignan samedi 5 janvier, pour s'opposer à la fermeture du service des Urgences du Centre Hospitalier de la ville.

Depuis des années ce service était menacé. Il n'a jamais été reconnu officiellement par l'ARH (Agence Régionale de l'Hospitalisation) et fonctionnait sur ses fonds propres, dans le cadre d'une convention passée avec les autorités.

La volonté de réduire les activités du Centre Hospitalier, dont le budget représente 0,5 % des dépenses hospitalières de la région, a été constante. Quel que soit le gouvernement en place, les attaques n'ont pas cessé : suppressions de postes, réduction de services, tracasseries de conformité. Au printemps dernier, c'est par exemple la chirurgie ambulatoire qui avait été supprimée.

La détermination de la population à défendre son hôpital a elle aussi été constante. Des manifestations avec barrages routiers, pétitions, ont obligé l'ARH à temporiser parfois. Il est aussi arrivé que la population participe au financement de l'hôpital : ainsi la municipalité a payé les travaux de mise aux normes du bloc opératoire il y a quelques années.

Le déficit prévu cette année, de 2 millions d'euros, a servi de prétexte pour imposer la fermeture du service des Urgences. Décidée en plein mois d'août dernier, elle a été dénoncée par tous, élus locaux, syndicalistes, usagers. À terme, c'est l'hôpital lui-même qui est menacé, car cette fermeture va entraîner une baisse d'activité des consultations et de la radio, qui dépendent à 70 % des Urgences.

Les manifestants, ce 5 janvier, défilaient derrière une banderole : " Urgences, un besoin, un droit ". Avec 7 000 patients par an, un chiffre qui a doublé en dix ans, le besoin d'un tel service est en effet clairement établi.

Depuis le 7 janvier, les patients doivent se rendre dans les hôpitaux des villes voisines, Carcassonne et Narbonne, déjà saturés eux aussi (deux heures d'attente à Narbonne en moyenne). Pour les habitants des communes rurales du secteur, mal reliées, cet éloignement aura des conséquences dramatiques car, en cas d'urgence, la demi-heure de trajet supplémentaire pourra être fatale. Et puis les proches des patients devront se déplacer plus loin pour les visites, il faudra payer des ambulances pour transporter les patients... Tout sera plus compliqué pour la population qui est écoeurée devant cette politique qui serait stupide... si elle ne relevait pas de la volonté de faire des économies sur le dos des services publics, pour mieux pouvoir faire des cadeaux au patronat.

Après une première manifestation en septembre, un comité de défense de l'hôpital, regroupant des élus locaux, des syndicalistes de l'Union locale, des usagers, a lancé des pétitions et organisé des réunions publiques. Après la manifestation du 5 janvier, il va poursuivre la mobilisation et s'adresser au préfet pour obtenir la réouverture des Urgences. Les responsables de l'ARH et du ministère de la Santé ont démontré qu'ils étaient insensibles aux arguments de " bon sens ", aux 8 000 signatures de pétitionnaires, et qu'ils ne comprenaient que le rapport de forces.

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