Vendredi 11 janvier, un coup de grisou a tué trente mineurs dans un puits exploité par le trust mondial de l'acier, ArcelorMittal. Lakshmi Mittal, patron du groupe et l'un des hommes les plus riches du monde, s'est déplacé en personne pour venir dire aux familles et aux camarades des mineurs à quel point il était " désolé " et les assurer que " la sécurité était la priorité numéro un de Mittal ".

Les mineurs kazakhs vont avoir du mal à le croire. Depuis que Mittal a racheté des mines délabrées dans cette ex-république soviétique, rien n'a été fait pour améliorer la sécurité. La mort de 64 mineurs dans les accidents de 2004 et 2006 n'avait déjà suscité que les excuses de Mittal, mais aucun investissement.

En 2007, Mittal a fini par annoncer 500 millions de dollars de travaux pour améliorer la sécurité dans ses mines. Mais, le groupe n'ayant fait que cinq milliards de dollars de bénéfices au premier semestre 2007 et la fortune personnelle de Lakshmi Mittal ne se montant qu'à 32 milliards de dollars, la BERD, un organisme public, va l'aider à payer ses travaux.

Ne pas investir, exploiter les installations jusqu'à la corde et les travailleurs jusqu'à la mort, toucher des subventions pour cela, voilà comment on devient la cinquième fortune mondiale.