Ile de la Réunion - Loi-programme pour l'outre-mer : Encore des cadeaux pour le patronat18/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2059.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ile de la Réunion - Loi-programme pour l'outre-mer : Encore des cadeaux pour le patronat

La nouvelle loi-programme pour l'outre-mer (Lopom) qui doit bientôt voir le jour remplacera l'ancienne du même nom, mise en place en 2003 par le gouvernement Chirac-Raffarin. La Lopom de 2003 était censée favoriser la création d'emplois et de logements dans les DOM. Mais quatre ans plus tard, le chômage est toujours aussi élevé, en particulier à La Réunion où il tourne autour de 30 %.

Quant aux logements, rien n'a avancé. Avant 2003 il fallait en construire 10 à 12 000 par an pour satisfaire les besoins. C'est toujours le cas aujourd'hui. Pire, la défiscalisation touchant le secteur du bâtiment a favorisé la flambée des prix du foncier et a fait régresser la part des logements sociaux de 30 % en 2000 à 15 % en 2005.

Mais si la Lopom est restée chiche pour le plus grand nombre, elle a déversé ses millions à une poignée d'entreprises ou leur a permis d'économiser, grâce aux exonérations de charges et aux défiscalisations. Rien qu'en 2005, les patrons réunionnais ont été exonérés pour plus de 324 millions d'euros de charges sociales et pour 105 millions au titre de leurs impôts.

La nouvelle loi prévoit non seulement de reconduire à partir de 2008 toutes ces mesures, mais aussi d'en rajouter de nouvelles, notamment en créant la Zone franche globale d'activités. Fier de pouvoir satisfaire les patrons, Estrosi, le ministre de l'Outre-mer les a rassurés : " Je connais vos attentes en matière d'allégement de charges fiscales et je vous confirme que ces zones franches (qui couvriront les territoires des DOM) comporteront des réductions importantes en matière d'impôts sur les bénéfices, de taxes professionnelles et de taxes sur le foncier. " Plus encore, ce seront toutes les cotisations patronales d'assurances sociales, d'allocations familiales et d'accident du travail qui seront exonérées pour toutes les entreprises, et ce pour les salaires ne dépassant pas 1,3 à 1,5 fois le smic, selon les professions. Et pour ceux qui auraient pu craindre que ces cadeaux soient passagers, Estrosi a rassuré et confirmé la durée des dispositifs contenus dans la loi-programme... jusqu'en 2017. En contrepartie, il sera seulement demandé aux patrons bénéficiaires de consacrer une partie de leurs bénéfices (combien ?) à la formation professionnelle des salariés. Encore faudrait-il qu'ils y soient obligés.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les patrons ont ainsi de beaux jours devant eux... tant que les travailleurs ne viendront pas assombrir leur ciel radieux !

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