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Dans le monde
Droits des femmes dans le monde : Un combat d'actualité
Lors d'un colloque organisé à Paris à l'occasion du centième anniversaire de la naissance de Simone de Beauvoir, un prix " Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes ", a été décerné à deux femmes luttant pour les droits des femmes, l'ancienne députée néerlandaise d'origine éthiopienne Ayaan Hirsi Ali et l'écrivain bengladaise Taslima Nasreen.
Toutes deux ont dû s'exiler à plusieurs reprises pour fuir les menaces de mort dont elles sont l'objet. Plusieurs appels au meurtre ont en effet été lancés contre elles dans les milieux musulmans intégristes, à la suite de leurs prises de position, de leurs déclarations et de leurs écrits mettant en cause les pratiques moyenâgeuses et les violences quotidiennes imposées aux femmes au nom des religions, et en particulier de l'islam.
Ayaan Hirsi Ali, alors élue du Parti populaire libéral et démocrate, de droite, a fait adopter au Parlement néerlandais une loi réprimant la pratique de l'excision. Elle a en outre rédigé un témoignage, accueilli par des menaces de mort, dénonçant les relations hommes-femmes dans la religion musulmane. Elle réside actuellement aux États-Unis.
Taslima Nasreen, Bengladaise d'origine musulmane, exerça d'abord comme médecin gynécologue en hôpital public, au Bengladesh. Son premier roman Lajja (La Honte), rédigé en bengali à la suite des conflits interreligieux de décembre 1992, dénonçait l'oppression de la minorité hindoue dans son pays, décrivait les massacres et combattait le communautarisme sur lit de misère. Menacée, obligée de fuir son pays en 1994, elle s'exila en Europe, aux États-Unis puis, depuis deux ans environ, en Inde, sans cesser, athée, de combattre les religions et leurs intégristes et d'écrire pour la liberté des femmes, surtout. Nombre de ses ouvrages sont interdits au Bengladesh et même en Inde. En mars 2007, la publication d'un de ses ouvrages à Hyderabad, dans le sud de l'Inde, suscita, outre des violences et des manifestations, un appel à sa décapitation au prix de 500 000 roupies (10 000 euros).
Son visa expirant en février 2008, Taslima Nasreen, toujours obligée de se cacher de la haine des intégristes, lance des appels angoissés dans l'indifférence des autorités indiennes, que visiblement son combat dérange.