Sarkozy et Hortefeux contre les sans-papiers : 24 000 personnes expulsées comme des criminels09/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2058.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy et Hortefeux contre les sans-papiers : 24 000 personnes expulsées comme des criminels

Sarkozy, dans son grand show à la presse, le 8 janvier, a une nouvelle fois défendu " sa " politique de l'immigration. Avec des trémolos dans la voix, il a exprimé sa volonté " d'aller au bout de la politique des quotas ".

Ces " quotas " concernent quelques personnes triées sur le volet et acceptées sur le territoire français, comme par exemple, selon Hortefeux, le directeur coréen d'une société de vente par internet, l'Australien docteur en physique et le Philippin professeur d'université. Pourtant, sa politique se traduit essentiellement par 24 000 personnes expulsées en 2007, provoquant à chaque fois de véritables drames dans des familles vivant souvent depuis des années en France.

Cela n'a pas empêché Sarkozy d'affirmer contre toute évidence que sa politique d'immigration " évitera des drames humains ".

En fait, le ministre de l'Immigration et la police mènent une politique du chiffre, visant à expulser le nombre, fixé à l'avance, de 25 000 personnes. Le ministre Hortefeux s'est plaint de n'avoir pas pu atteindre cet objectif exigé par Sarkozy. Le pauvre ministre aurait pu faire beaucoup plus que les 24 000 mesures d'expulsion en 2007 s'il n'y avait eu, d'après lui, " la période traditionnelle d'attente liée au scrutin présidentiel et la nouvelle situation juridique des Bulgares et des Roumains qui représentaient 30 % des éloignements en 2006 ".

Toujours plus d'expulsions, voilà donc la ligne directrice, avec comme conséquence l'engorgement des centres de rétention administrative, qui sont dans les faits de véritables prisons pour étrangers, mais pour des étrangers qui n'ont commis aucun délit, qui n'ont jamais été condamnés par aucun tribunal, que la police et l'administration traitent comme des criminels simplement parce qu'ils n'ont pas les " bons " papiers.

La politique menée par Hortefeux conduit à une forte dégradation des conditions d'existence dans ces centres. Les chambres sont minuscules et insuffisantes, la nourriture est souvent déplorable, et l'attitude des policiers et des gendarmes pour le moins méprisante. Tout cela ajouté au profond sentiment d'injustice présent chez tous les sans-papiers a conduit depuis le mois de décembre à des mouvements de protestation, contre leurs conditions d'arrestation et de détention, en particulier dans les centres de la région parisienne, au Mesnil-Amelot et à Vincennes.

Le 19 janvier, des manifestations seront organisées dans le cadre d'une " journée européenne contre l'enfermement des étrangers ". Ce sera une occasion, pour les travailleurs qui ont des papiers, de montrer leur solidarité avec les travailleurs qui n'en ont pas encore et de protester contre la politique gouvernementale à leur encontre.

Partager