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- Lutte ouvrière n°2058
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Leur société
Public, privé : Réclamer ensemble la hausse des salaires
Six fédérations syndicales de fonctionnaires appellent à faire grève le jeudi 24 janvier pour demander la revalorisation des salaires dans les trois fonctions publiques (État, territoriale et santé). Dans l'Éducation nationale, le personnel s'élève aussi contre les importantes suppressions de postes prévues pour 2008 et les années suivantes. Cet appel pourrait s'étendre au secteur privé.
Le gouvernement avait justifié la baisse du nombre de fonctionnaires en disant que cela permettrait de payer plus ceux qui restent. On voit ce qu'il en est : non seulement les effectifs continuent de baisser, avec 22 900 postes supprimés dans la Fonction publique d'État, dont la moitié pour l'Éducation nationale, mais le pouvoir d'achat des fonctionnaires n'a cessé de se dégrader, les augmentations générales de salaires étant inférieures à l'inflation officiellement reconnue. Depuis 2000, ils estiment à 6 % la perte de leur pouvoir d'achat.
Éric Woerth, le ministre de l'Économie, réfute ces chiffres, avançant que, par le jeu des changements d'échelon en fonction de l'ancienneté, les fonctionnaires auraient en moyenne gagné plus, même s'il a par ailleurs été obligé de reconnaître que ce n'était pas le cas pour un quart d'entre eux. Il refuse d'augmenter le point d'indice, ce qui permettrait d'augmenter le salaire de base de tous les fonctionnaires, et il ne propose qu'une " prime de rattrapage " pour ceux dont le traitement a progressé moins vite que l'inflation ; et comme il inclut dans le traitement les primes et les éventuelles heures supplémentaires, cela réduit encore le nombre de fonctionnaires qui recevront ce rattrapage.
Les salariés du privé ont aussi toutes les raisons de se joindre à cette grève - et d'ailleurs, dans de nombreuses entreprises, des travailleurs ont fait grève pour réclamer des augmentations de salaire - car ils connaissent les mêmes difficultés à boucler leurs fins de mois, encore aggravées par l'envolée des prix des produits de consommation courante.
Le patronat se sert de la pression du chômage pour imposer des salaires qui ne permettent pas de vivre correctement, alors même que les grandes entreprises affichent des bénéfices records, l'un étant la conséquence de l'autre. Il a l'appui du gouvernement, qui accorde des baisses de cotisations sociales et des subventions aux patrons qui paient leurs salariés au smic et les encourage encore dans cette voie en refusant d'augmenter celui-ci. Le gouvernement suit en cela les recommandations de la présidente du Medef, Laurence Parisot, qui déclarait que " les coups de pouce donnés au smic seraient destructeurs d'emplois ", et le smic n'a été revalorisé que de 2,1 % en juillet 2007, à peine le prix d'une baguette de pain par jour !
Alors, qu'ils soient du secteur public ou du privé, les travailleurs ont toutes les raisons d'unir leur protestation pour demander une hausse de tous les salaires.