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- Lutte ouvrière n°2058
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Leur société
Pétrole : Le baril à 100 euros, le chauffage à 17 degrés
Le baril de pétrole brut a atteint puis dépassé les 100 dollars dans les premiers jours de janvier, après avoir augmenté de 57,2 % au cours de l'année 2007.
Excellente nouvelle pour les compagnies pétrolières, dont les bénéfices grossissent proportionnellement !
En 2006 déjà, les profits du plus gros trust mondial, ExxonMobil, atteignaient presque 40 milliards de dollars, et ceux du groupe Total, 12,5 milliards d'euros, affichaient une hausse de 5 % sur le record de l'année précédente. Cela se traduisait par une augmentation de 15 % du dividende versé aux actionnaires. Total est d'ailleurs un excellent placement pour les capitalistes qui, sur une dizaine d'années, ont bénéficié d'un rendement moyen de 19 % par an... sept fois plus que le livret de Caisse d'épargne !
À l'autre bout de la chaîne, pour les consommateurs, la politique du pétrole cher se fait sentir sur l'ensemble des prix, à commencer par celui des carburants, mais aussi du chauffage, du gaz (dont le prix est indexé sur celui du pétrole), qui pèsent beaucoup plus sur les couches populaires. L'État français déplore d'ailleurs une stagnation de ses recettes en taxes pétrolières, ce qui signifie que les ménages les plus pauvres ont dû restreindre leurs commandes de fioul de chauffage ou limiter leurs déplacements en voiture.
Le prix du carburant est constitué essentiellement de la part qui revient aux pétroliers et aux chaînes de distribution, et surtout des 75 % de taxes perçues par l'État français. Or l'État ne veut ni contraindre en quoi que ce soit les trusts à réduire leurs prix (donc leurs profits) ni réduire les taxes qui lui rapportent... de quoi subventionner le grand patronat.
Le prix du carburant est une composante essentielle des dépenses de bien des travailleurs : ceux qui sont obligés d'utiliser leur voiture pour aller travailler, ceux qui résident en dehors des centres-villes, ceux qui utilisent le chauffage individuel, etc. Bien des travailleurs en sont donc réduits à moins se déplacer ou à se chauffer moins. De quoi faire augmenter en fait la température sociale !