Nouvelle annonce de sanctions : La démagogie antichômeurs continue09/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2058.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nouvelle annonce de sanctions : La démagogie antichômeurs continue

Le gouvernement veut laisser croire que si le chômage se maintient à un niveau élevé, ce serait dû à la mauvaise volonté des chômeurs qui refusent d'accepter le travail qu'on leur propose, et il avance même " le chiffre de 500 000 offres d'emplois non pourvues ". Dans la foulée il annonce pour 2008 de nouvelles sanctions contre les chômeurs, qui refuseraient " deux emplois acceptables ".

Ce chiffre d'un demi-million d'emplois " immédiatement disponibles " vise à frapper l'opinion, mais il est totalement fictif. En réalité, il existe toujours, à un instant précis, des centaines de milliers d'emplois non encore pourvus. En effet, les offres d'emplois ne peuvent être immédiatement satisfaites, même quand elles correspondent à une réalité. L'ajustement demande du temps. Et bien souvent il s'agit d'offres à temps partiel, à durée limitée, d'une semaine ou d'un mois, à des salaires de manoeuvre pour un travail de technicien. Parfois ces offres qui n'en sont pas restent des mois dans des dossiers. Les salariés de l'ANPE savent fort bien qu'elles ne correspondent à rien.

L'ANPE est d'ailleurs bien incapable de proposer, non pas deux emplois, mais même un seul aux deux millions de chômeurs officiellement recensés.

De toute façon, les mesures de contrainte à l'encontre des chômeurs ont déjà été renforcées en 2005. Depuis, les sanctions, qui peuvent aller jusqu'à la radiation, touchent trois fois plus de chômeurs qu'avant. Les responsables de l'ANPE admettent pourtant qu'en réalité ces mesures ne touchent qu'une frange de 2 % des chômeurs. Il y en a, en effet, fort peu qui refusent des propositions d'emplois même quand elles ne correspondent ni à leur qualification, ni à leur rémunération antérieure, ni même à leur domiciliation.

L'annonce d'une rigueur encore aggravée contre les chômeurs s'inscrit donc dans une campagne destinée à renforcer l'idée que ceux qui sont et restent privés de travail l'ont bien voulu.

C'est un langage qui plaît tellement à l'électorat que courtise le gouvernement !

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