Métro de Toulouse : La grève des agents de sécurité09/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2058.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Métro de Toulouse : La grève des agents de sécurité

Lundi 24 décembre, la quasi-totalité des agents de surveillance du métro de Toulouse se sont mis en grève pour les salaires et pour leurs conditions de travail.

Travaillant pour le compte de la société Tisséo qui gère le réseau de transports de Toulouse, les agents de surveillance, environ 300 salariés, sont employés par la Brink's, numéro deux des entreprises de sécurité en France.

Mais question salaires, la Brink's ne figure pas au sommet du palmarès : pour environ 1 000 euros par mois, ces agents assurent des tâches de surveillance, mais pas seulement : on leur demande aussi de renseigner les usagers du métro, d'aider les personnes handicapées à accéder aux quais et de faire face à des problèmes d'insécurité, situations pour lesquelles ils n'ont reçu aucune formation. Ils dénoncent d'ailleurs le fait qu'en cas d'agression ils ne peuvent compter sur la moindre assistance de la Brink's : c'est à eux de se débrouiller pour aller porter plainte et trouver un avocat ! Les agents de surveillance du métro ne bénéficient pas non plus d'un treizième mois.

Les salariés de la Brink's dénoncent de nombreux autres abus : des heures supplémentaires payées avec retard - quand elles sont payées ! - des services de plus de six heures, parfois sans pause, des fins de service " élastiques " puisque, si des problèmes techniques (une porte défectueuse, par exemple) retardent la fermeture de la station, les agents sont obligés de rester...

Autres anomalies dénoncées : les agents sont obligés de cotiser à une mutuelle de l'entreprise, mais ceux pour qui la carte n'a pas encore été délivrée ne peuvent bénéficier du ticket modérateur en pharmacie... ce qui ne les dispense pas de se voir retirer leur cotisation mutuelle sur la fiche de paie ; les nouveaux agents ne touchent pas leur paye en fin de mois, ils reçoivent un chèque au début du mois suivant. Enfin, les agents de la Brink's veulent aussi exprimer leur ras-le-bol face à l'attitude de l'encadrement, aux pressions et aux menaces de sanction permanentes auxquelles ils sont soumis.

En fin de semaine les grévistes se sont rendus à la direction de la Brink's, qu'ils surnomment " Fort Boyard ", car l'endroit est inaccessible. Après toute une journée de " négociation ", la direction n'a rien voulu céder. Pour tout geste, elle s'est engagée à donner aux salariés, qui n'ont même pas de prime de nettoyage, une carte de pressing pour nettoyer leur tenue... Devant ce mépris, les travailleurs ont donc continué la grève. Après une nouvelle semaine de grève, une autre rencontre avec la direction a eu lieu le vendredi 4 janvier en présence de l'inspection du travail. La direction s'est engagée à payer toutes les heures supplémentaires qui n'ont pas été payées depuis 2005 et versera une première avance de 100 euros ce mois-ci. Les agents ont également obtenu une amélioration des plannings.

Les grévistes ont alors décidé de reprendre le travail, après ces deux semaines de grève. Ils n'ont pas eu gain de cause sur le treizième mois, mais ils ont eu la satisfaction d'obliger la direction à reconnaître, de fait, le scandale des heures supplémentaires non payées, et aussi la satisfaction de voir qu'il n'y avait pratiquement pas de non-grévistes et d'avoir été tous solidaires.

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