Budget des hôpitaux : Les fausses solutions de Bachelot09/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2058.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Budget des hôpitaux : Les fausses solutions de Bachelot

Depuis le soir de Noël, les médecins urgentistes et les médecins anesthésistes des hôpitaux observent un mouvement de grève, pour dénoncer le non-paiement de 23 millions d'heures supplémentaires et la non-récupération, faute d'effectifs suffisants, de 4 millions de jours de RTT stockés dans des comptes épargne-temps depuis quatre ans.

Lundi 7 janvier, Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, a reçu les syndicats de praticiens hospitaliers, sauf les urgentistes, et a annoncé deux nouvelles réunions les 10 et 15 janvier pour essayer de monnayer les journées de RTT ou de les transformer en points de retraite. Pour cela, elle affirme qu'une enveloppe de 700 millions d'euros serait allouée : 348,5 millions d'euros seraient pris sur le Fonds pour l'emploi hospitalier et 324 millions d'euros seraient provisionnés par les hôpitaux.

D'après l'Association des médecins urgentistes de France, c'est une fausse solution : " La somme de 300 millions tirés sur le Fonds pour l'emploi hospitalier correspond à des crédits qui ne sont pas normalement prévus pour payer les heures supplémentaires et les CET (le " compte épargne-temps " sur lequel s'accumulent les RTT et les jours de congés non pris). Si cet argent est utilisé pour cela, il manquera ailleurs - le provisionnement pour les CET (chiffré par la ministre à environ 300 millions d'euros) n'existe pas dans les caisses des hôpitaux. Ces chiffres correspondent au mieux à un quart de la somme due et ne règlent absolument pas le problème de fond de l'avenir du CET. "

Les 324 millions provisionnés par les hôpitaux correspondent aux économies réalisées par les établissements, c'est-à-dire en clair grâce à la pénurie de personnel. Alors, dans les services, cela se traduit par les repos différés, les RTT repoussées et les changements d'équipe au pied levé pour boucher les trous des plannings.

À cela s'ajoutent les heures supplémentaires au volontariat, sans lesquelles certains services ne pourraient fonctionner. De fait, ces heures supplémentaires pour le personnel non médical existent dans les textes de la Fonction publique hospitalière depuis plus de vingt ans. D'abord limitées à 20 heures par mois, elles furent baissées à 15 heures en 2005, puis à 10 en 2006, pour revenir à 15 et même à 18 pour certains personnels spécialisés depuis le mois de mai 2007.

Pour les payer, la direction de chaque hôpital a un budget alloué en début d'année, mais dans la plupart des hôpitaux il est largement dépassé. Par exemple, à l'hôpital Beaujon dans les Hauts-de-Seine, il dépasse deux fois les crédits alloués !

La situation dans les hôpitaux est à l'image de ce qui se passe dans tous les services publics, où le gouvernement fait des coupes claires dans les budgets afin de servir des milliards de subventions au patronat.

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