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- Lutte ouvrière n°2057
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Leur société
Deux exemples de " l'héritage minier ".
Des immeubles lézardés, des maisons rendues inhabitables, des routes gondolées, des terrains affaissés parfois de 14 mètres, voilà ce que la mine a laissé en Lorraine. À Moutiers, 83 familles vont devoir quitter leur logement suite à un effondrement de terrain en 2005. Les dégâts causés aux réseaux d'eau potable et d'assainissement ont été chiffrés à 22 millions d'euros et la commune attend toujours le règlement de ce montant.
À Landres, 135 dossiers d'indemnisation ont été déposés, mais une dizaine seulement ont été réglés. Un des arguments de l'État, c'est que les dossiers ont été déposés avant la loi " après mines " de 1999. Sinistrés trop tôt ?
Dans le Nord-Pas-de-Calais, sinistrés trop tard ?
Les représentants de la fédération Nord-Pas-de-Calais des victimes de mouvements de terrain ont été reçus à la fin de l'année par le ministre Jean-Louis Borloo. Ils en sont sortis pas plus avancés qu'avant, avec un ministre qui s'est défaussé en conseillant d'aller voir le préfet, le Conseil régional et le Conseil général.
Là encore, comme en Lorraine, il s'agit de maisons dégradées, de lézardes dans les façades, de pièces qui ne sont plus au même niveau. Depuis des années, les habitants tentent d'obtenir une indemnisation. Rien ne vient et, bien sûr, l'état des maisons s'aggrave. La situation est ubuesque : le soi-disant " fonds de garantie " créé en 2004 estime que la plupart de ces logements sinistrés n'ont pas droit aux indemnisations car " les causes des affaissements ne peuvent pas être clairement identifiées ". Ah bon ? À Waziers et Sin-le-Noble, construits au-dessus de l'ancienne fosse Dechy, l'affaissement des terrains où sont construites ces maisons n'aurait donc pas de lien évident avec les galeries minières ? Autre problème : les demandes d'indemnisation déposées après 1998 ne sont plus prises en compte, le Parlement ayant fixé une " date butoir ". Sinistrés trop tard ?