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- Lutte ouvrière n°2057
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Dans les entreprises
Bridgestone - Béthune ( Pas-de-Calais) : Ça roule pour les subventions.
L'usine de pneumatique Bridgestone à Béthune compte 1 350 salariés. Cette entreprise a réussi à se faire voter une nouvelle subvention par Artois.Comm, la communauté des communes du Béthunois.
Artois.Comm s'est engagée à subventionner à hauteur de 1,5 million d'euros le projet d'extension de l'entreprise qui permettrait - d'après la direction - la création de 50 emplois pérennes, alors que Bridgestone compte accroître sa production de 10 %.
La direction de Béthune a dit que la subvention d'Artois.Comm avait joué un rôle majeur pour convaincre la direction japonaise, car Béthune se trouverait en concurrence avec les usines de Pologne, d'Italie et du Portugal. L'État, la Région et l'Union européenne devraient d'ailleurs apporter eux aussi leur pierre à l'édifice, qui pourrait atteindre 33 % de l'investissement prévu.
Ce qui permet à la direction de Béthune de déclarer à qui veut l'entendre : " En France, on est trop cher. Mais on commence à s'aligner avec l'Italie et le Portugal "...
Le président d'Ar¬tois.Comm s'est félicité d'aider Bridgestone : " Nous aurions donné une image bien négative en refusant d'aider un groupe qui a vocation à créer de l'activité, des emplois et à sortir de la survie. C'est une démarche vertueuse. " Quant à Jacques Mellick, le maire PS de Béthune, il en a encore rajouté, déclarant : " Même s'il n'y avait pas la création de 50 emplois, le maintien des emplois actuels serait déjà une victoire. Les investissements à venir sont la preuve que vous ne fermerez pas dans les dix ans. "
De tels propos ont dû faire sourire les dirigeants de l'entreprise, qui savent fort bien que Bridgestone n'est pas du tout " en survie ". Dans la presse économique, la direction, optimiste, prévoit au contraire des bénéfices en hausse en 2007. Quant à ne pas fermer dans les dix ans, c'est oublier toutes les entreprises " aidées " qui ne se sont pas gênées pour fermer sans rendre le moindre compte à ceux qui les avaient soutenues.
Au Conseil communautaire, des élus communistes ont à juste titre dénoncé ces subventions, et surtout se sont interrogés sur " les 50 emplois créés " qui peuvent être " 50 intérimaires " ou alors " compenser des départs en préretraite "... D'ailleurs, en novembre, une entreprise de la même agglomération, Plastic Omnium, a mis à la porte du jour au lendemain 130 à 150 intérimaires - dont certains y travaillaient depuis longtemps, parfois une dizaine d'années - alors que pour avoir des subventions la direction avait promis la création de 60 emplois !