Jeudi dernier, les sites Norbert Dentressangle d'Artenay, de Meung-sur-Loire et de Boigny-sur-Bionne, qui emploient chacun une centaine de travailleurs, ont débrayé à 80 % pendant que se déroulaient les négociations sur les salaires.

La direction proposait une augmentation de 2,3 %, ce qui fait 28 euros net pour des salaires qui, pour la plupart, ne décollent pas du smic. Le chiffre d'affaires et les bénéfices (50 millions d'euros net en 2006) de ce groupe de transport et de logistique ont augmenté encore cette année. Dans sa lettre de voeux au personnel, le directeur du groupe se vante d'avoir racheté le premier transporteur britannique. " Cette acquisition, pouvait-on lire, constitue une étape majeure dans l'histoire de notre groupe dont nous pouvons tous être fiers, et ouvre à chacun de nous de réelles perspectives de progrès et d'évolution personnelle ". Alors, constataient les travailleurs du site d'Artenay, " de l'argent il y en a. D'ailleurs le patron vient de s'offrir un avion privé. "

Les salariés ont donc voulu souhaiter leurs voeux en débrayant massivement. Même une partie de la maîtrise et des bureaux a arrêté le travail, ce qui est inhabituel. Il est maintenant question de ne pas en rester là et de remettre ça en janvier. Ce ne sont évidemment pas les raisons qui manquent. En plus des salaires insuffisants, les conditions de travail sont difficiles, en particulier dans les entrepôts pas chauffés malgré le froid.

Seul un bon coup de colère pourra réchauffer l'atmosphère.